Jour 52 – 5° jour d’un chemin avec Marie

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Notre Dame du Luxembourg

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Le 4° samedi qui suit Pâques – aujourd’hui, donc ! – est célébrée la fête de Notre Dame du Luxembourg, chère à de nombreux pèlerins de nos régions transfrontalières. Est vénérée sous ce vocable Notre Dame, Consolatrice des affligés.

Après des décennies de famine, de guerre et d’épidémies, au plus profond de leur désespoir, les Luxembourgeois avaient fait appel à la Vierge. Après avoir consacré solennellement la ville de Luxembourg à Notre Dame, Consolatrice des affligés, le 10 octobre 1666, l’épidémie cessa miraculeusement, et le pays fut épargné par la guerre.

Les États provinciaux du Duché mirent alors sous sa protection toute la province, dont le Comté de Chiny auquel appartenait Avioth à cette époque. Le 20 février 1678, Marie devint la Patronne du Duché de Luxembourg.

De nombreuses églises et chapelles développèrent le culte en introduisant en leurs murs une statue. Au fil du temps, la piété s’intensifia et on recensa de nombreux miracles. Si bien qu’en 1840, en remerciement pour autant de bienfaits, fut créée la fête de l’Octave, qui reste de nos jours l’un des événements majeurs de l’année. Pendant quinze jours, en avril ou en mai, les croyants partent en pèlerinage vers la capitale du Luxembourg, rendant leur hommage à la Vierge Marie, Consolatrice des affligés.

Le 20 juin 1870, le Pape Pie IX élevait le vicariat apostolique au rang d’Évêché de Luxembourg et l’église paroissiale Notre-Dame du centre-ville, au rang d’église cathédrale.

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Luxembourg: pèlerinage de la Vierge consolatrice des affligés ...

En 2016, pendant l’année du Jubilé de la Miséricorde, furent célébrés les 350 ans de la consécration de la ville de Luxembourg à la Vierge. Cet anniversaire fut salué par le Pape François, qui encouragea Monseigneur Hollerich, alors archevêque, à concrétiser cette idée : sortir Notre Dame de sa cathédrale pour lui permettre d’aller visiter les personnes les plus démunies de son diocèse, celles qui ne pouvaient elles-mêmes venir la rejoindre. Marie, exceptionnellement, viendrait les bénir et les consoler !

Tout un peuple aurait aujourd’hui besoin de cette consolation maternelle, lui qui ne peut participer aux festivités en ces temps d épidémie ! Offrons-lui un peu de notre prière !

1. Signe de croix

Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Amen.

2. Silence

« Marie, consolatrice des affligés » Nous prenons un temps de silence pour nous mettre en présence de la Mère de Dieu, qui ne veut pas la souffrance mais bien que nous soyons heureux.

3. Entrons dans la prière avec Marie

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Marie, Consolatrice des Affligés, chantée par les Luxembourgeois : O Mamm, léif Mamm do uewen.

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– Par la révélation d’un Dieu consolateur

Lecture du livre d’Isaïe (49, 13-15)

Cieux, criez de joie ! Terre, exulte ! Montagnes, éclatez en cris de joie ! Car le Seigneur console son peuple ; de ses pauvres, il a compassion. Jérusalem disait : « Le Seigneur m’a abandonnée, mon Seigneur m’a oubliée. » Une femme peut-elle oublier son nourrisson, ne plus avoir de tendresse pour le fils de ses entrailles ? Même si elle l’oubliait, moi, je ne t’oublierai pas.

Rappelons-nous : Isaïe, c’est ce prophète qui devait -entre autres- donner de l’espoir au peuple en exil et lui annoncer son retour au pays. Des larmes, il en avait vus, il en avait lui-même versé beaucoup. Et cependant, en lui, la voix de Dieu était plus forte: le Seigneur console son peuple ! Il veille sur lui mieux même qu’une mère, c’est dire sa générosité.

Cette idée court dans de nombreux textes, traversant l’Ancien Testament, au point que Luc nous dit de Syméon, ce vieillard croisé dans le temple par la Famille de Nazareth, qu’il attendait la Consolation d’Israël. Aux prises avec les Romains, livré aux rois infidèles, Israël avait en effet de bonnes raisons de s’adonner à la tristesse, lors de la venue de Jésus !

Évangile selon saint Luc (1, 25-31)

Or, il y avait à Jérusalem un homme appelé Syméon. C’était un homme juste et religieux, qui attendait la Consolation d’Israël, et l’Esprit Saint était sur lui. Il avait reçu de l’Esprit Saint l’annonce qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ, le Messie du Seigneur. Sous l’action de l’Esprit, Syméon vint au Temple. Au moment où les parents présentaient l’enfant Jésus pour se conformer au rite de la Loi qui le concernait, Syméon reçut l’enfant dans ses bras, et il bénit Dieu en disant : « Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples. »

J’ai souligné le mot « Esprit », répété trois fois dans ce court passage. Oui, l’Esprit est à l’œuvre avant la Pentecôte, en Marie, chez les Justes, chaque fois qu’il peut faire avancer la Bonne Nouvelle du Salut de Dieu… Et oui, l‘Esprit est celui qui donne la force dans la mission, en même temps qu’il vient consoler de la perte de Celui qui, précisément, était la Consolation d’Israël :

Évangile selon saint Jean (16, 5-7)

Je m’en vais maintenant auprès de Celui qui m’a envoyé, et aucun de vous ne me demande : “Où vas-tu ?” Mais, parce que je vous dis cela, la tristesse remplit votre cœur. Pourtant, je vous dis la vérité : il vaut mieux pour vous que je m’en aille, car, si je ne m’en vais pas, le Défenseur ne viendra pas à vous ; mais si je pars, je vous l’enverrai.

Le Défenseur, ou encore le Consolateur : l’Esprit qui vient au secours de nos désolations, de nos tristesses, pour les accompagner et nous aider à franchir le cap. L’Esprit de la Pentecôte, dont Marie sera la plus proche, parce qu’elle l’a toujours côtoyé, connu de près, Lui qui l’a recouverte de son ombre au jour de l’Annonciation.

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– Par la méditation de la Passion

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Si Marie est aujourd’hui appelée au secours de ce qui nous afflige, c’est parce qu’elle a connu elle-même les plus grandes douleurs aux côtés de son Fils.
Par le Rosaire, spécialement en ce mois de mai, nous sommes régulièrement conduits à méditer sur la Passion. Le Mystère de la foi n’élude pas le poids de la croix qui marque chacune de nos vies. Marie consolatrice, apprends-nous à bien vivre nos souffrances et viens les porter avec nous !

Ensemble, prions :

Les Sept Douleurs de Marie

Première Douleur : la prophétie de Syméon

Ô ma Mère, Mère si affligée, les paroles de Siméon ont changé toute la joie de votre Cœur en une amère désolation. Après avoir reçu votre enfant entre ses bras et rendu grâce à Dieu de voir la Lumière et le Salut du monde, il vous prédit que votre Fils sera en butte à toutes les contradictions et persécutions des hommes et traité comme un scélérat. Pendant trente trois ans, vous endurez cette peine, gardant la pensée continuelle de la Passion de votre Fils. Et pourtant, vous ne perdez pas la paix de l’âme.
Quand nous sommes sous le coup d’une grande épreuve, imaginons Jésus nous encourager, comme Vous, à souffrir en aimant.

Ô Marie, obtenez-moi la patience dans les maux de cette vie.

Notre Père, je Vous salue Marie, gloire au Père.

Deuxième Douleur : la fuite en Égypte

Ô ma Mère, Mère si affligée, pour échapper à la persécution d’Hérode vous devez partir en Égypte. Il doit donc fuir les hommes Celui qui est venu pour les sauver ! Vous comprenez que déjà commence à se réaliser la prophétie de Syméon dans ce dur exil, où, avec Joseph et Jésus, vous allez vous trouver étrangers, sans argent ni parents ni amis. Mais vous portez avec amour votre enfant, et ainsi vous trouvez légères toutes les peines.
Apprenons de vous à vivre ici-bas comme des voyageurs, sans trop nous attacher aux biens que le monde nous offre.

Ô Marie, puissé-je vous consoler en offrant à votre Fils un asile dans mon cœur.

Notre Père, je Vous salue Marie, gloire au Père.

Troisième Douleur : la perte de Jésus dans le Temple

Ô ma Mère, Mère si affligée, qu’ils furent longs ces trois jours de douleur et d’angoisse lorsque vous avez perdu votre Fils à Jérusalem ! Vous pouvez croire que vous avez mal pris soin d’un si précieux Trésor et que vous êtes indigne de vivre plus longtemps dans l’intimité de Jésus. Vous qui ne laissez jamais échapper aucune plainte, vous vous plaignez à votre cher Jésus quand vous le retrouvez dans le Temple. Ce n’est pas un reproche mais une plainte d’amour !
Quand nous avons perdu Jésus par nos offenses, apprenons à le chercher avec amour.

Ô Marie, obtenez-moi un vrai repentir de mes péchés et un vrai changement de vie.

Notre Père, je Vous salue Marie, gloire au Père.

Quatrième Douleur : la rencontre de Jésus allant à la mort

Ô ma Mère, Mère si affligée, lorsque Vous rencontrez votre Fils bien-aimé se rendant, en portant la croix, au lieu de son supplice, l’incendie d’amour qui habitait votre cœur se change en un océan de douleur. Que voyez-Vous ? Vous pouvez à peine le reconnaître tant son visage est défiguré. Mais vos regards se rencontrent. Le Fils regarde la Mère et la Mère regarde son Fils. Si cruelle que doive être votre Douleur de voir Jésus expirer sur la croix, votre amour l’emporte, vous ne voulez plus Le quitter.
Tâchons de suivre le Fils et la Mère en portant nous aussi, la croix que le Seigneur place sur nos épaules.

Ô Marie, obtenez-moi la grâce de voir que la croix unit mon âme à Dieu.

Notre Père, je Vous salue Marie, gloire au Père.

Cinquième Douleur : la mort de Jésus

Ô ma Mère, Mère si affligée, vous n’abandonnez pas Jésus. Vous ne pensez pas à votre propre peine, vous ne pensez qu’aux souffrances et à la mort de votre Fils si cher. Ce qui augmente votre douleur, c’est d’entendre Jésus se plaindre que son Père bien-aimé l’a abandonné. Vous supportez une telle douleur en silence et sans proférer une plainte. Mais votre Cœur parle. Vous continuez d’offrir à Dieu la vie de votre Fils pour notre Salut. Puissions-nous trouver consolation, quand l’amertume submerge notre cœur, dans la pensée que Jésus, par Sa Mort, nous a ouvert le paradis.

Ô Marie, crucifiée dans votre âme avec votre Fils crucifié sur la croix, remplissez mon cœur de reconnaissance pour votre sacrifice.

Notre Père, je Vous salue Marie, gloire au Père.

Sixième Douleur : Jésus percé d’une lance et descendu de la Croix

Ô ma Mère, Mère si affligée, vos peines ne sont point finies avec la mort de votre Fils. Votre Fils est mort, pourquoi le maltraiter davantage et vous infliger ce tourment ? Vous apercevez un soldat qui brandit sa lance et l’enfonce violemment dans le Côté de Jésus. Il en sort du Sang et de l’Eau. C’est à Jésus qu’on porte le coup de lance mais c’est vous qui en ressentez la douleur. Auparavant, vous aviez votre Fils pour compatir à vos souffrances, maintenant Vous ne l’avez plus. Jésus est descendu de la croix, ce Fils que vous avez donné au monde avec tant d’amour, le monde vous le rend défiguré.
Quel mal nous a fait Jésus pour que nous le maltraitions de la sorte ? Cessons d’être des ingrats et revenons au Cœur de Jésus.

Ô Marie, obtenez-moi la grâce d’aimer mon Dieu, et de faire ce qu’Il me dira.

Notre Père, je Vous salue Marie, gloire au Père.

Septième Douleur : la sépulture de Jésus

Ô ma Mère, Mère si affligée, quelle douleur d’être séparée de votre Fils bien-aimé ! Le perdre, c’est tout perdre. Au retour du sépulcre qui renferme le corps de Jésus, on peut supposer, comme saint Bonaventure, que vous passez devant la croix : vous vous arrêtez et vous êtes ainsi la première à l’adorer. Vous pleurez, et tous ceux qui vous entourent pleurent avec vous. Nous ne voulons pas vous laisser pleurer seule.
Permettez-nous d’unir nos larmes aux vôtres. Jésus Lui-même, à cause de l’immense Amour qu’il vous porte, veut nous voir compatir à vos douleurs plus encore qu’à ses souffrances.

Ô Marie, faites-moi la grâce de penser avec une tendre dévotion à la Passion de Jésus et à vos douleurs.

Notre Père, je Vous salue Marie, gloire au Père.

Ô Marie, Reine des Martyrs et Reine des douleurs je vous recommande mon âme.

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– Par cette béatitude : Heureux les affligés, ils seront consolés (Mt 5, 3-12)

(D’après un billet entendu sur radio Notre-dame)

J’ai été envahi par un chagrin inconsolable, se rappelle Paul, en faisant mémoire de la naissance de son fils handicapé. Douleur, désespoir, le rendez-vous rêvé s’est transformé en rendez-vous raté. Ce sentiment d’un chagrin inconsolable, nous sommes nombreux à le connaître : la perte d’un être cher, la souffrance indicible d’un proche, l’abandon, la maladie grave mais aussi parfois, la faute commise, irréparable… Oui, les épreuves ne manquent pas dans nos vies et nous plongent dans les larmes, la solitude. Heureux les affligés, ils seront consolés, nous dit Jésus. Cette parole peut sembler insupportable à celui qui est au fond du gouffre. Comment pourrions-nous comprendre ce qui paraît une glorification des larmes de désolation et qui renverrait aux calendes grecques la consolation ? Cette promesse ne permet pas la résignation devant les larmes des affligés. Il ne peut s’agir d’un bonheur promis uniquement pour une vie à venir. Non, il s’agit d’entrer aujourd’hui dans cette expérience d’un Dieu qui essuie toute larme. Étymologiquement, consoler, c’est prendre part à la solitude de quelqu’un, un peu comme avoir de la compassion, c’est avoir part à sa souffrance. Dieu ne nous console pas en abolissant toute détresse, mais en y entrant, en la partageant, en devenant notre prochain. Toute l’histoire de la vie chrétienne est de réaliser cette promesse dès maintenant. Une Mère Teresa ne se résigne pas à la misère. Elle réussit par ses actes d’amour à faire sentir au pauvre que le bonheur lui est destiné. Elle est là notre vocation commune, à être les uns pour les autres les mains de Dieu qui essuient toute larme, pour passer de la désolation à la consolation. Que nos églises soient le haut-lieu de la béatitude des larmes consolées !

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Dans sa magnifique prière de consécration, mère Térésa demandait au Seigneur de la guider vers les pauvres : « Viens ! Sois ma lumière ! Porte-moi dans le cœur des pauvres, des malades, des mourants ! » Pour elle, il s’agissait d’être missionnaire avec les plus déshérités, les rebuts, les abandonnés : « Allume la flamme de mon amour ! » C’est ainsi qu’elle créa « les Missionnaires de la Charité ».

Marie, Toi qui nous consoles quand nous sommes affligés, aide-nous à être à notre tour consolateur de nos prochains, missionnaires de la Charité, avec ton Fils Jésus, pour la gloire de Dieu et le Salut du monde !

4. Notre Père

Notre Père, qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses,
comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation
mais délivre-nous du Mal.

Amen.

5. Salve Regina

Chanté depuis l’abbaye luxembourgeoise de Clervaux !

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À demain !

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