Jour 58 – 10° jour d’un chemin avec Marie

5° Mystère lumineux : l’institution de l’Eucharistie

L’Eucharistie ? Il en est question tous les dimanches à la messe. L’Eucharistie est même « source et sommet de toute la vie chrétienne » (Lumen Gentium, 11). Voici la définition qu’en donne le Catéchisme de l’Église catholique : La richesse inépuisable de ce sacrement s’exprime dans les différents noms qu’on lui donne. Chacun de ces noms en évoque certains aspects. On l’appelle Eucharistie parce qu’il est action de grâces à Dieu. Les mots eucharistein (Lc 22, 19 ; 1 Co 11, 24) et eulogein (Mt 26, 26 ; Mc 14, 22) rappellent les bénédictions juives qui proclament – surtout pendant le repas – les œuvres de Dieu : la création, la rédemption et la sanctification.

Elle est devenue « la messe » à cause de sa conclusion en latin : « Ite, missa est » qui ne doit pas se traduire par : « Allez, la messe est finie », mais par : « Allez, c’est la mission ! » ou, pour être plus clair : « Allez, c’est le temps de la mission ! »

1. Signe de croix

Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Amen.

2. Silence

(Orienter ma vie vers Dieu donne sens au silence qui ouvre chacune de nos prières. « Je te choisis, Seigneur, comme compagnon pour ce moment »)

3. Prions avec l’Église

Seigneur Jésus-Christ, dans cet admirable sacrement, tu nous as laissé le mémorial de ta passion. Donne-nous de vénérer d’un si grand amour le mystère de ton corps et de ton sang, que nous puissions recueillir sans cesse le fruit de ta rédemption. Toi qui vis et règnes avec le Père dans l’unité du Saint Esprit. Amen.

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4. Liturgie de la Parole

Je me laisse instruire par sa Parole

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (6, 51-58)

« Ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson »

En ce temps-là, Jésus disait aux foules des Juifs : « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. » Les Juifs se querellaient entre eux : « Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ? » Jésus leur dit alors : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui. De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra par moi. Tel est le pain qui est descendu du ciel : il n’est pas comme celui que les pères ont mangé. Eux, ils sont morts ; celui qui mange ce pain vivra éternellement. » 

Louange à Toi, Seigneur Jésus !

Commentaire

« Il est grand le mystère de la foi ». « MOI, je suis le pain vivant » Le pain vivant, c’est Jésus, Jésus dans son mystère pascal, c’est-à-dire, Jésus qui se donne aux Hommes et à son Père. Corps livré, sang versé. Ressuscité parce que livré. Jésus, irradié par l’Amour du Père, Lui dont toute la vie est « l’expression parfaite du Père ». Le « Pain vivant » c’est celui qui se met à genoux devant ses disciples pour leur laver les pieds dans ce geste qui condense toute sa vie de serviteur de la miséricorde du Père. Il ne lui suffisait pas de se donner à ses contemporains, Il voulait se donner à tous, se donner pour tous. Alors, il institue ce SIGNE du pain. Prenez et mangez-en tous. Entrez avec moi dans cette vie donnée ; devenez avec moi « corps livré, sang versé, pour la Gloire du Père et le salut du monde. Soyez mon Corps au cœur de l’histoire des Hommes. « Faites ceci en mémoire de moi », c’est plus que de répéter les mots et les gestes de Jésus au premier jeudi Saint. « Faites ceci en mémoire de moi » , c’est « soyez l’amour au cœur du monde pour sauver l’humanité des chemins où elle court à sa perte. Jésus nous veut avec Lui pour mieux nous envoyer. C’est la dynamique de l’amour : être avec; pas pour se tenir chaud, mais pour mieux vivre tout le reste – un « être avec qui envoie vers la vie ». Jésus ne nous isole jamais des autres, il nous considère toujours comme « être relié ».

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5. Offertoire

Alors, j’apporte le monde avec moi pour l’offrir au Père dans l’offrande du Fils.

« Tu es béni, Dieu de l’univers, Toi qui nous donnes ce pain, ce vin, fruit de la vigne, de la terre et du travail des Hommes. Nous te les présentons, ils deviendront le pain et le vin du Royaume de la vie éternelle » Je ne me présente pas seul devant Dieu. C’est toute la vie, toute l’histoire des hommes que Dieu veut pétrir de son amour. Je présente le « déjà là » des fruits des solidarités humaines, et le « pas encore » des réticences et des égoïsmes qui marquent nos vies. 

Il est juste et bon de te rendre grâce, Père Très Saint parce que tu veux prendre la création toute entière dans ta vie trinitaire. Tu nous as faits pour Toi, Seigneur, et notre cœur est sans repos tant qu’il ne demeure en Toi » écrivait Saint Augustin. Il est juste et bon de te rendre grâce pour ton grand projet d’amour pour les Hommes. L’amour ne veut que rassembler, réconcilier, récapituler. UN SEUL CORPS, voilà le mystère de la foi. Parce que Dieu est Amour et qu’Il nous a fait à son image, il espère que nous vivrons à sa ressemblance. Il nous invite à communier à son projet : un seul corps en nous faisant communier à celui qui a brisé le mur de la haine et tout réuni dans l’amour.

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6. Prière eucharistique

Ayant apporté la vie du monde, nous entrons dans l’offrande de Jésus au Père.

La nuit même où Il fut livré, Jésus prit le pain, et ayant rendu grâce, il le donna à ses apôtres : « Prenez et mangez ; ceci est mon corps ». Ce pain, fruit de la terre et du travail des hommes, l’Esprit Saint l’intègre à cette grande récapitulation de l’amour dans le corps du Ressuscité comme le dit Saint Paul dans la première épitre aux Corinthiens au chapitre 15 : « 24 Alors, tout sera achevé, quand le Christ remettra le pouvoir royal à Dieu son Père, après avoir anéanti, parmi les êtres célestes, toute Principauté, toute Souveraineté et Puissance. 25 Car c’est lui qui doit régner jusqu’au jour où Dieu aura mis sous ses pieds tous ses ennemis. 26 Et le dernier ennemi qui sera anéanti, c’est la mort » L’Eucharistie nous conduit sacramentellement au terme de l’histoire … pour mieux nous renvoyer à la construire. « Devenez ce que vous recevez » disait Saint Irénée quand il distribuait la communion. L’histoire des Hommes, la création tout entière monte vers Dieu par le Fils, dans le Fils et avec le Fils. Dieu est « Notre Père… »

7. Notre Père

Notre Père, qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses,
comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation
mais délivre-nous du Mal.

Amen.

8. Signe de Paix

Cette paix que le Ressuscité répandait sur ses apôtres peut maintenant se répandre sur nous tous et par nous tous : « La paix soit avec vous ! »

Se donner la paix du Christ se signifie par un geste, mais c’est un geste fort. Il s’agit de la paix du Ressuscité. Là aussi, c’est un geste qui engage. Cette paix du Ressuscité, je veux la construire avec toi qui partage le même Pain, toi que Dieu invite aussi à entrer dans son grand projet de récapitulation dans l’Amour. Ce geste n’évoque pas d’abord les sentiments d’amitié, de fraternité que je peux éprouver par rapport à la personne vers qui je fais ce geste; ce geste de paix dit « je veux construire avec toi une humanité réconciliée dans la paix du Ressuscité ».

9. Communion

Je peux maintenant recevoir ce Pain qui refait chaque jour nos forces –comme le dit une oraison de la messe.

Amen ! Et non pas merci. Amen est un terme d’adhésion. Je ne dis pas merci au prêtre qui dépose l’hostie dans ma main comme je disais merci à ma mère qui me donnait un morceau de chocolat. Le prêtre m’a dit : « Tu reçois le Corps du Christ ». Et moi, je réponds : « C’est le rocher sur lequel je veux construire ma vie avec les autres » … mais, c’est trop long. Amen, c’est un condensé. J’aime bien cette explication que j’ai lue quelque part : le « amen » désignait le piquet qui servait aux nomades à arrimer leur tente quand ils campaient dans le désert. Cet « amen » permettait à la tente de résister aux tempêtes de sable et offrait un abri sûr à tout le campement. « Amen » oui, ce pain que tu me donnes va me permettre de résister aux assauts de ce qui pourrait nous détruire et va offrir un abri sûr à notre humanité. Ce corps du Ressuscité est vraiment l’avenir de l’humanité. Amen, c’est solide. Amen, ça rassemble ! L’Amour invite à faire corps, c’est pourquoi le mariage est un autre sacrement. On ne fait pas corps sans passer par la pardon, c’est pourquoi la réconciliation est un autre sacrement.

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10. Concluons notre prière

En Jésus, pain de la vie, Dieu notre Père se donne à nous en nourriture. Prions-le pour l’Église, pour les hommes, pour le monde.

Écoute-nous, Seigneur, et viens sauver ton peuple !

– La Parole de vie et le pain de l’amour sont confiés à l’Église. Pour qu’elle invite tous les hommes à la table du Royaume et aille à la rencontre de ceux qui en sont éloignés, prions notre Dieu de bonté.

– Le Christ a donné sa vie pour que tous les hommes vivent de sa paix. Pour que les dirigeants de ce monde œuvrent ensemble pour la paix et le respect des plus petits, prions notre Dieu de justice.

– La joie de l’Évangile est encore ignorée par beaucoup. Pour que les souffrants trouvent des chemins de vie en se laissant toucher par le cœur de Jésus. Avec le pape François, prions notre Dieu de tendresse.

– La célébration de l’eucharistie est la source et le sommet de notre vie de baptisés. Pour que nous ayons davantage conscience de notre chance et de notre mission, prions notre Dieu de toutes grâces.

Dieu notre Père, tu sais ce dont tes enfants ont besoin. Accorde-leur ton amour et fais de nous des témoins heureux de révéler ta tendresse. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.

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À demain !

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