Jour 75 – Marie, Mère de l’Église

Dans l’année liturgique, le temps qui nous conduit vers Pâques et la Pentecôte est extrêmement riche et intense. Après le cheminement exigeant du carême, la Semaine Sainte et le feu de la Passion, vient une cinquantaine de jours qui n’en font qu’un – « Ce jour que fit le Seigneur est un jour de joie ! » – jusqu’à la Pentecôte.
Aussitôt après, le Lundi de Pentecôte, on « retombe » brusquement, comme on entend dire parfois, dans le temps ordinaire. C’est pourtant quelque chose de très beau pour nous que d’être envoyés en mission pour vivre et répandre l’amour reçu du Seigneur dans le concret de notre vie familiale, professionnelle ou sociale…
Depuis 2018, à la demande du Pape François, l’Église nous invite à entreprendre cette nouvelle étape de l’année liturgique sous le regard et avec la présence maternelle de la Vierge Marie, Mère de l’Église.

1. Signe de croix

Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. Amen.

2. Silence

L’obéissance à la Parole de Dieu de celle qui s’offre comme « la servante du Seigneur » à l’Annonciation, son attention à tous et dans toutes les circonstances (pensons au repas des noces de Cana où elle est la première à voir qu’« ils n’ont plus de vin »), tout cela nous aide et nous stimule pour rester fidèles à l’Amour de Dieu et réaliser notre vocation de « pierres vivantes » de l’Église.  En regardant ce tableau, nous réfléchissons un moment à notre propre place sous le manteau maternel de l’Église.

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Marie et l’Église reçoivent l’Esprit et ses 7 dons à la Pentecôte (Bradi Barth).

3. Hymne

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O Virgo Mater – Hymne dont vous pouvez lire la traduction ci-dessous :

Ô Vierge Mère, bienheureuse fille de ton propre Fils,
la plus haute et la plus humble de toutes les créatures,

Terme du plan divin fixé de toute éternité,
honneur et parfait achèvement de notre nature :

Tu l’as si bien ennoblie qu’en elle,
par un art admirable,
son souverain créateur s’est fait par toi créature.

Dans ton sein virginal s’est rallumé le feu de l’amour,
dont l’ardeur a fait germer des fleurs célestes sur la terre.

Gloire au Père, au Consolateur et à ton Fils,
qui t’ont enveloppée du vêtement admirable de la grâce.

« Durant sa vie terrestre, elle a réalisé la figure parfaite du disciple du Christ, miroir de toutes les vertus, et elle a incarné les béatitudes évangéliques proclamées par le Christ. C’est pourquoi en elle toute l’Église, dans son incomparable variété de vie et d’œuvres, atteint la plus authentique forme de l’imitation parfaite du Christ. » (Paul VI)

4. Ce titre, d’où vient-il ?

Mais ce titre, Marie, Mère de l’Église, qui vient de trouver sa place officielle dans la liturgie, d’où vient-il ?
D’un moment assez extraordinaire du Concile Vatican II : le 21 novembre 1964, lors de la clôture de la troisième session, le pape Paul VI promulgue un texte majeur, la constitution dogmatique sur l’Église Lumen gentium (« Lumière des peuples »), long de huit chapitres.

Le dernier est consacré à la Vierge Marie, il s’intitule : « La bienheureuse Marie, Mère de Dieu, dans le mystère du Christ et de l’Église. » Montrant la place de Marie dans l’économie du Salut, il fait tout un parcours biblique depuis l’Ancien Testament, jusqu’à la mort de Jésus sur la Croix et même après son Ascension, en passant par l’Annonciation, la naissance à Bethléem et tout le ministère public du Seigneur. Marie, qui chante dans le Magnificat que « tous les âges [la] diront bienheureuse » et pour qui « le Puissant fit des merveilles »( Luc I, 48 et 49), est présentée comme le modèle parfait de l’Église.
Les Pères du Concile avaient beaucoup discuté pour savoir si, dans ce texte, on lui donnerait le titre de « Mère de l’Église », et ils décidèrent finalement que non.

Or, bien que les Pères aient fait ce choix, Paul VI, dans l’homélie de la messe du 21 novembre 1964, déclara qu’il avait décidé de donner à la Vierge Marie le titre de « Mère de l’Église ». Alors, les évêques se levèrent et applaudirent, tandis que ce Pape, canonisé depuis peu, poursuivait son homélie gentiment, à sa manière, toujours discret, réservé. Dans cette décision, il ne faut pas voir une opposition du Pape à l’assemblée conciliaire, mais une volonté d’aller plus loin. Jean-Paul II, qui participa au concile d’abord comme évêque auxiliaire puis comme archevêque de Cracovie, à partir de 1964, fut très touché par cet événement, lui qui tenait aussi beaucoup à ce titre. Il fit installer une mosaïque de « Mater Ecclesiae » (Mère de l’Église), aujourd’hui visible par tous, sur la place Saint-Pierre à Rome. Et le monastère contemplatif voulu par lui dans les jardins du Vatican, où s’est retiré aujourd’hui Benoît XVI, porte le même nom.

5. Une fête pour l’Église

Cette fête prend tout son sens au début du temps ordinaire, quand l’Église repart dans la beauté et les épreuves de la vie sociale, politique, familiale, culturelle, confessionnelle.
Nous y rencontrons beaucoup de joie et de lumière, mais nous y éprouvons aussi parfois l’impression de chaos, un lot de déceptions, de difficultés…

Au milieu de tout cela, il y a Marie comme une maman qui est très proche de son enfant, quand il est petit, quand il est malade, quand il a besoin d’elle. Et puis, quand il grandit, elle le laisse aller, le suit du regard et prie pour lui; quand il s’est éloigné elle pense à lui et lui envoie des messages pour l’encourager.

Mère de l’Église, c’est un titre merveilleux. Dans son amour maternel, la Sainte Vierge regarde l’Église comme elle regardait Jésus; elle sait qu’aujourd’hui c’est nous qui avons la charge d’annoncer l’Évangile, de parler de Jésus, d’être ses témoins, de construire l’Église. Elle prie « afin que la Parole du Seigneur poursuive sa course, et que partout, on lui rende gloire » (2 Thessaloniciens 3, 1).

Le Samedi Saint, il n’y avait plus personne. Elle a vu de ses yeux exactement le contraire de ce que l’Ange lui avait dit : « Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut. » Mais, à 33 ans il vient de mourir sur la Croix, il est au tombeau, et elle croit. « Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur » (Luc 1, 45).

Sur terre, nous avons tous des moments de grande épreuve à vivre. Demandons avec foi à la Mère de l’Église, notre Mère, qu’elle nous aide à croire dans la Parole du Seigneur. La puissance de sa prière et de son intercession, l’incroyable trésor de grâce qu’elle représente, sont pour nous et l’Église un vrai réconfort. (Cardinal Barbarin)

6. Prions

Dieu, Père de toute miséricorde, ton Fils unique, cloué sur la croix, a voulu que la bienheureuse Vierge Marie, sa mère, soit aussi notre mère; accorde à ton Église, soutenue par son amour, la joie de donner naissance à des enfants toujours plus nombreux, de les voir grandir en sainteté et d’attirer à elle toutes les familles des peuples. Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur, qui vit et règne avec toi dans l’unité du Saint-Esprit, Dieu, pour les siècles des siècles.

7. Notre Père

Notre Père, qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses,
comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation
mais délivre-nous du Mal.

Amen.

8. Marie, notre Mère

Femme revêtue de soleil,
Ta demeure est la lumière !
Tu es montée de hauteur en hauteur
Vers la source de la vie
Jésus Christ !

Vierge Marie, tu as trouvé la joie
Elle est notre avenir !

Tu es belle, ô Marie,
Pur reflet du cœur de Dieu.

Ton amour a triomphé de la mort,
Le Christ est ta victoire.

Le Père t’appelle par ton nom
Et les anges s’émerveillent.

Ton regard transfiguré
Découvre les profondeurs de l’infini.

L’Esprit te donne pour Mère
À tous ceux qu’il fait naître d’en-haut.

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En toi nous est donnée l’aurore du Salut !

En espérant vous retrouver souvent !

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