L’adoration à Avioth

Quel est le sens de l’Adoration dans la basilique d’Avioth, et comment situer cette pratique dans l’Histoire ? Attardons-nous un bref instant sur la Bible, et sur l’histoire de cette pratique. Mais aussi sur le témoignage laissé par l’architecture du lieu…

Commençons par la Bible…

« Et voici que je suis avec vous, tous les jours jusqu’à la fin du Monde »

À l’heure de son départ terrestre, Jésus nous a promis de ne pas nous laisser seuls ; cette citation le montre bien. Voici, à ce sujet, ce qu’en dit le pape Benoît XVI pour clarifier le sens de l’Écriture :

« L’Hostie Sainte est le sacrement vivant, efficace, de la présence éternelle du Sauveur des hommes à son Église. Adorer le Saint Sacrement, c’est reconnaître, sous l’apparence du pain et du vin, le Verbe de Dieu fait Homme »

Pape Benoît XVI, Lourdes, 2008.

Un signe particulier en Meuse

Dans notre diocèse, l’Adoration prend un sens particulier. De fait, un évêque de Verdun, le futur pape Urbain IV, est à l’origine de la Fête du Saint Sacrement pour toute l’Eglise : Jacques Pantaléon. Originaire de Troyes, œuvra à la mise en place de la Fête du Saint Sacrement à Liège. Il y était alors Archidiacre du diocèse de Liège (1246). La Bienheureuse Ève du Mont Saint Martin et Sainte Julienne du Mont Cornillon furentses deux inspirations. Il poursuivit ensuite son œuvre dans notre diocèse (1253) et enfin, devenu Pape, il l’étendit à l’Église Universelle (1264).

Dans la Basilique d’Avioth et dans la Cathédrale de Verdun, plusieurs vitraux commémorent, illustrent et invitent à l’adoration. Ils invitent également, à la prière, en commémorant le Pape Urbain IV et Sainte Julienne. De plus, le diocèse de Verdun est riche de magnifiques ostensoirs ; conçus pour accueillir l’Hostie consacrée, ceux-ci sont conservés dans le tabernacle avec la réserve eucharistique, présence du Christ.

Un peu d’histoire

L’adoration eucharistique est une attitude de prière devant le corps du Christ. Celui-ci est réellement présent dans l’Hostie consacrée, placée dans un ostensoir et exposé à la vénération des fidèles. Le 1er Concile de Nicée, en 325, reconnaît cette présence réelle.

Au cours du 13ème siècle, plusieurs figures de la chrétienté vont montrer une importante dévotion eucharistique. On pense par exemple à Saint Thomas d’Aquin, Sainte Claire et Saint François d’Assise. Pierre de Prague, prêtre de Bohême, doutait de la présence réelle du Christ dans l’Eucharistie. Lors d’un pèlerinage, alors qu’il célébrait la messe à Bolsena, un miracle se produisit à la consécration de l’Hostie. Le Pape vint constater les faits et institua la fête du Corps du Seigneur (bulle Transiturus).

Au 16ème siècle l’Adoration continue apparaît dans le diocèse de Milan. Dans la deuxième moitié du 19ème siècle, l’Adoration permanente pour les laïcs se répand à l’instigation de Léon Dupont. Pendant cette période, Saint Pierre-Julien Eymard, apôtre de l’Eucharistie, fonde un ordre religieux centré sur l’Adoration.

Et aujourd’hui ?

Aujourd’hui, la Basilique du Sacré Cœur de Montmartre est un relais d’Adoration. De jour comme de nuit s’y vivent prière et miséricorde.

Plus proche de nous, la Basilique d’Avioth organise un temps d’Adoration du Saint Sacrement chaque mercredi à partir de 17h.

— Bernard Rouyer

(article initialement paru dans le bulletin paroissial Communicamédy et retravaillé pour le web)

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