Jour 64 – Fête de l’Ascension

Fruit du Mystère : l’Espérance et le désir du Ciel

Du cœur de la méditation des Mystères joyeux (hier : la Nativité), laissons-nous atteindre par ce Mystère de l’Ascension, glorieux entre tous, et accueillons-le dans ce qu’il nous dit : l’Espérance du Ciel.

1. Signe de croix

Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Amen.

2. Silence

(Je me recueille en marquant un temps de silence où je me mets en présence de Dieu, dans la joie du Ciel ouvert pour le retour de son Fils.)

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Hommes de Galilée, pourquoi cette admiration en regardant le ciel ? Alléluia ! Comme vous l’avez vu monter au ciel, ainsi il reviendra, alléluia, alléluia, alléluia !

3. Évangile

« Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre » (Mt 28, 16-20)

Alléluia. Alléluia.
Allez ! De toutes les nations faites des disciples, dit le Seigneur.
Moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde.
Alléluia. (Mt 28, 19a.20b)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là, les onze disciples s’en allèrent en Galilée, à la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre. Quand ils le virent, ils se prosternèrent, mais certains eurent des doutes. Jésus s’approcha d’eux et leur adressa ces paroles :
« Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer
tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. »
– Acclamons la Parole de Dieu ! –Louange à Toi, Seigneur Jésus !

Commentaire

Aux yeux du Seigneur, « mille ans sont comme hier », chante le psalmiste. Aussi, à plus forte raison, les cinquante jours du temps pascal, comme les quarante jours qui séparent notre solennité de l’Ascension du jour de Pâques, sont comme un seul jour. Et de fait, la chronologie de la liturgie ne doit pas nous faire oublier que, pendant le temps pascal, du matin de Pâques au jour de la Pentecôte, en passant par l’Ascension, c’est l’unique mystère pascal, le mystère un de la Pâque de Jésus que nous célébrons.

« Pendant quarante jours, il leur est apparu, et leur a parlé du royaume de Dieu. (…) Après ces paroles, tandis que les Apôtres le regardaient, il s’éleva, et une nuée vint le soustraire à leurs yeux ». Tout comme il nous est bien difficile d’imaginer – c’est-à-dire de mettre en images – ce que les Apôtres ont vécu pendant les quarante jours qui ont suivi la Résurrection du Seigneur Jésus, au cours desquels le Vivant s’est manifesté à eux et les a instruits au sujet de son mystère, il peut être assez hasardeux de chercher à nous représenter visuellement cette ascension du Christ au ciel, à la droite du Père. Ce qui est manifesté lors de cet événement, c’est l’accomplissement de ce que le Père a fait pour son Fils au terme de son itinéraire parmi nous : « Celui qui était descendu est le même qui est monté au-dessus de tous les cieux pour remplir l’univers » : ressuscité, le Fils unique partage sans aucune réserve la vie et la gloire de son Père dans la communion de l’Esprit.

ascension

Mais aussi, comme cela est le cas pour tout ce qui le concerne, pour tout ce qui lui appartient, Jésus ne vit pas ce mystère de l’Ascension seulement pour lui : il le vit pour nous, pour le salut de toute personne. En effet, l’Ascension n’est pas le ’happy end’ de l’itinéraire humain du Fils de Dieu, un retour à la case départ après un pèlerinage terrestre de trente-trois ans. C’est le Verbe fait chair qui entre en ce jour dans la nuée de la vie divine : Jésus achève de combler l’abîme infranchissable qui existait entre l’humanité et Dieu, abîme non seulement du péché, mais abîme bien naturel qui sépare la créature de son créateur. Avec l’Ascension de Jésus, quelque chose de notre humanité a déjà pénétré pour toujours dans le monde de la vie divine. L’Ascension est la fête de notre espérance : Jésus nous a tracé le chemin, Jésus nous entraîne à sa suite jusque là : par lui et en lui, déjà nous sommes introduits dans la joie et l’éternité du mystère de la vie de Dieu. Alors, forts de cette espérance, levons les yeux vers cet horizon, et demandons au Seigneur de nous délivrer déjà de tout ce qui resserre notre cœur et rétrécit le champ de notre regard. Il y a plus loin que la mesquinerie et que la violence, il y a plus beau que le mal que nous commettons et que nous subissons. « Votre vocation vous a tous appelés à une seule espérance (…) que nous parvenions tous ensemble à l’unité dans la foi et la pleine connaissance de l’Homme parfait, à la stature du Christ dans sa plénitude ».

Levons les yeux vers cet horizon de la vérité de Dieu, mais sans devenir des têtes en l’air ni des doux rêveurs ! Les anges nous préviennent : « Ce Jésus qui a été enlevé au ciel d’auprès de vous, viendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel ». Peut-être craignons-nous la solitude ou l’abandon, maintenant que Jésus s’en est allé au ciel de la gloire. Pourtant, lui qui « s’élève au plus haut des cieux », « il ne s’évade pas de notre condition humaine ». Premier-né du Royaume, il nous fait vivre déjà de l’espérance de partager un jour cette vie en plénitude. Déjà aussi, il nous en fait vivre dans le ciel de notre cœur, par la foi. Pendant les jours qui nous séparent encore de la Pentecôte, appelons l’éveil de l’Esprit Saint dans notre cœur : «  Au cours d’un repas qu’il prenait avec eux, il leur donna l’ordre de ne pas quitter Jérusalem, mais d’y attendre que s’accomplisse la promesse du Père. (…) Vous, c’est dans l’Esprit Saint que vous serez baptisés d’ici peu de jours. Vous allez recevoir une force quand le Saint-Esprit viendra sur vous ; vous serez alors mes témoins jusqu’aux extrémités de la terre  ».

Frère Anthony-Joseph de sainte Thérèse de Jésus, ocd

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4. Pèlerins vers le Ciel

Et lorsque prendra fin notre pèlerinage sur la terre,
accueille-nous dans ton Royaume,
où nous espérons être comblés de ta gloire
tous ensemble et pour l’éternité.

(Prière d’intercession de la prière eucharistique)

Contempler le Mystère de l’Ascension conduit inévitablement à l’espérance du Ciel.

La procession d’entrée de nos eucharisties dominicales, même si nous en avons perdu le sens, revêt un aspect symbolique et spirituel qui découle de cette espérance : nous sommes en marche vers le Ciel et notre vie est un Pèlerinage sur la terre.

-Elle est le vestige d’un ancien usage de l’Église de Rome, la liturgie dite stationnale, développée dès le Vè siècle pour associer les fidèles à une démarche pénitentielle dont nous restent l’oraison de la collecte et le Kyrie : une procession était organisée depuis une église dite de collecte jusqu’à une autre de station, où le Pape célébrait la messe. Tombé en désuétude vers le 12è siècle, l’usage des stations fut repris partiellement par Jean XXIII, tandis que Benoît XVI et François ont célébré à plusieurs reprises la messe du mercredi des Cendres dans l’église Sainte-Sabine, comme indiqué dans l’ancien missel.

-À côté de cette origine pénitentielle aujourd’hui déplacée vers le rite d’ouverture de la messe, la procession d’entrée revêt parfois un caractère plus festif et plus solennel, lorsque est porté, presque en triomphe, l’Évangéliaire. Celui-ci, en effet, est le signe de la présence du Ressuscité qui entre dans l’assemblée en tant que Parole de vie ayant triomphé de la mort.

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Qui écoute ta parole, Seigneur, ne verra jamais la mort : il possède en lui la vie éternelle.
À qui irions nous Seigneur ? Tu as les paroles de la vie éternelle.

-Ainsi, pèlerins marqués par le péché et la faiblesse, nous sommes conduits par la Parole de Celui qui nous dit, lors de l’Ascension, qu’il ne nous laisse pas seuls et sera avec nous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. Dans cette Ascension, les marches qui mènent dans le chœur vers l’autel n’ont pas qu’un simple rôle pratique : elles sont escaliers vers le ciel et nous invitent à nous élever vers Dieu. Elles sont également le rappel de l’ascension de Jésus au calvaire. À la messe, le prêtre endosse ce rôle et « monte » vers un mont calvaire mystique pour offrir le sacrifice de la messe et ainsi prendre part au sacrifice ultime de Jésus sur la croix.

6. Notre Père

Notre Père, qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses,
comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation
mais délivre-nous du Mal.

Amen.

7. Marie, Porte du ciel

Puissant fut ton désir du Ciel, fidèle, ton espérance.

Nous te saluons, Marie, comblée de grâces, le Seigneur fut toujours avec toi, comme il nous promet aujourd’hui, d’être avec nous chaque jour, Lui qui règne pour les siècles des siècles.

Je te salue, Marie, pleine de grâces, le Seigneur est avec toi ; tu es bénie entre toutes les femmes et Jésus le fruit de tes entrailles est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, prie pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort. Amen.

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À demain !

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