Jour 20 : « Seigneur, j’accueille ton pardon »

Le mystère pascal que nous célébrons toute cette semaine met devant nos yeux l’absolu de l’Amour dont nous sommes aimés. Comment ne pas ressentir aussi notre indignité ? Comment ne pas prendre conscience de la « timidité » de notre réponse ?

Il y a peu, nous lisions dans l’Évangile de l’aveugle guéri, cette remarque de Jésus adressée aux Pharisiens : « Si vous reconnaissiez que vous êtes aveugles, vous n’auriez pas de péchés. Mais parce que vous dites : « Nous voyons », votre péché demeure. »

Reconnaître que nous sommes pécheurs, c’est nous ouvrir au pardon ! 

1. Signe de croix

Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit.

2. Silence

(Je me recueille en marquant un temps de silence où je me mets en présence de Dieu qui est Présence.)

3. Chant d’accueil

4. Entrons dans la prière de l’Église

Seigneur notre Dieu, Ton Amour est toujours offert, Tu nous aimes plus que nous ne pouvons l’imaginer, et pourtant bien souvent, nous restons fermés à cet amour.
Pour que ton amour descende jusque dans nos fermetures, qu’il transforme notre vie et la rende féconde, pour que par ton Esprit, elle devienne vie d’amour, en réponse à ton amour, nous te prions par Jésus le Christ, notre Seigneur.  AMEN

5. Lecture biblique

Lecture de la lettre de St Paul apôtre aux Romains (8)

Frères, quand les hommes aiment Dieu, lui-même fait tout contribuer à leur bien, puisqu’ils sont appelés selon le dessein de son amour. Ceux qu’il connaissait par avance, il les a aussi destinés à être l’image de son Fils, pour faire de ce Fils l’aîné d’une multitude de frères. Ceux qu’il destinait à cette ressemblance, il les a aussi appelés ; ceux qu’il a appelés, il en a fait des justes ; et ceux qu’il a justifiés, il leur a donné sa gloire.

Il n’y a rien à dire de plus. Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Il n’a pas refusé son propre Fils, il l’a livré pour nous tous : comment pourrait-il avec lui ne pas nous donner tout ? Qui accusera ceux que Dieu a choisis ? puisque c’est Dieu qui justifie. Qui pourra condamner ? puisque Jésus Christ est mort ; plus encore : il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous. Qui pourra nous séparer de l’amour du Christ ? la détresse ? l’angoisse ? la persécution ? la faim ? le dénuement ? le danger ? le supplice ?

Oui, en tout cela nous sommes les grands vainqueurs grâce à celui qui nous a aimés.

J’en ai la certitude : ni la mort ni la vie, ni les esprits ni les puissances, ni le présent ni l’avenir, ni les astres, ni les cieux, ni les abîmes, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est en Jésus Christ notre Seigneur.

Parole du Seigneur – Nous rendons grâce à Dieu.

6. Démarche pénitentielle

Dimanche de la Passion, nous avons lu le récit de la passion de Jésus – nous le lirons encore le jour du vendredi saint. Où, mieux que dans ce récit, pouvons-nous voir les visages du péché ? Notre péché n’est pas différent de celui des personnages qui ont conduit Jésus jusque sur la croix … et jusqu’à la mort : « C’étaient nos péchés qu’Il portait » avait écrit le prophète Isaïe.

  • « L’un des douze, Judas Iscariote, celui qui le livra » : Il avait marché avec Jésus pendant trois ans. Jésus l’a-t-il déçu ? attendait-il autre chose ?
    • Je suis parfois déçu de Dieu. J’attends de Lui des choses qu’Il ne me donne pas. Alors ma foi se refroidit. Je laisse tomber. Ma relation à Lui s’étiole.
  • Pierre et tous les disciples dirent à Jésus : « Si tous viennent à tomber, moi, je ne tomberai pas ! »
    • Nous avons tous de ces élans – dans la prière ou dans la charité – de ces enthousiasmes, des bonnes résolutions … que nous ne tenons pas.
    • Nous nous pensons parfois plus forts que les autres, meilleurs que celui-ci ou celle-là.
    • Il nous arrive de nous comparer aux autres et de succomber à l’envie de juger.
  • Pierre, Jacques et Jean. Les intimes que Jésus emmène avec lui à l’écart pour l’accompagner dans la prière … Ils dorment.
    • Il est difficile d’accompagner l’autre, l’intime, dans un passage difficile de sa vie. Que dire ? comment se comporter devant la souffrance juste à côté de nous ? Nous dormons. Nous n’osons pas. Nous craignons de mal nous y prendre, alors, on ne fait rien.
    • La souffrance des autres nous fait peur ; elle nous dérange. Et nous nous refermons sur nous-mêmes.
  • La grande foule, armée d’épées et de bâtons, envoyée par les chefs des prêtres et les anciens du Peuple.
    • La foule s’est laissé embarquer dans la violence par quelques « faiseurs d’opinion » qui savent manipuler ses bas instincts. Il m’arrive de me laisser embarquer par des faiseurs d’opinion. Ils sont nombreux dans nos sociétés hyper-médiatisées et je ne fais pas toujours l’effort de m’informer correctement. Je participe aux colères des foules.
  • « Alors les disciples l’abandonnèrent tous et s’enfuirent »
    • Être l’ami de Jésus dans un monde qui ne le reconnaît pas peut conduire à ce genre d’abandon. Une sorte de lâcheté qui fait de moi un disciple tiède, timide ; un disciple pas vraiment disciple – disciple seulement quand cela ne le dérange pas.
  • « Ils cherchaient un faux témoignage contre Jésus pour le faire condamner à mort »
    • Jusqu’où va mon souci de la vérité ? des vraies/fausses raisons ? des excuses « bidons » ? des propos que je répète tout en doutant de leur véracité. Des idées que j’épouse parce qu’elles sont « dans l’air du temps »…
    • Ne m’arrive-t-il pas de choisir le mensonge pour « m’en tirer » ?
  • « Jésus fut dépouillé de ses vêtements » 
    • Est-ce qu’il m’arrive de manquer de respect pour mon propre corps (Abus de boisson, de tabac, de drogue, sexe …) ? Est-ce qu’il m’arrive de manquer de pudeur ? de respect pour le corps de l’autre ?

Chacune, chacun de nous peut s’interroger sur le personnage de la passion qui résonne en lui ? La petite réflexion ci-dessus n’est pas exhaustive. Chacune, chacun examine ses comportements au regard de la passion.

Chacun a fait son chemin intérieur vers le Seigneur qui veut renouer son alliance, son amour avec nous, tous nous sommes pécheurs, c’est pourquoi ensemble, nous voulons nous reconnaître pécheurs : 

Je confesse à Dieu tout-puissant,
je reconnais devant mes frères
que j’ai péché en pensée, en parole,
par action et par omission.
Oui, J’ai vraiment péché.
C’est pourquoi je supplie
la bienheureuse Vierge Marie,
les anges et tous les saints,
et vous aussi mes frères,
de prier pour moi le Seigneur notre Dieu.

7. Réconciliation

En cette période de confinement, il n’est pas possible de rencontrer un prêtre pour se confesser. Et cette situation peut paraître bien difficile.

Pensons à l’appel de Jésus (Luc 15, 10) : « il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit. »

Dans le Catéchisme de l’Église catholique, il est précisé que « la confession individuelle et intégrale suivie de l’absolution demeure le seul mode ordinaire par lequel les fidèles se réconcilient avec Dieu et l’Église, sauf si une impossibilité physique ou morale dispense d’une telle confession » (CEC n° 1484).

Nous sommes face à une telle situation d’impossibilité, alors qu’il nous faut respecter le confinement pour limiter la propagation du Covid-19.

Le Seigneur n’est pas responsable de cette situation et Il est avec nous au cœur de cette épreuve. Confions-nous à Lui, revenons à Lui qui nous attend les bras ouverts pour témoigner de sa tendresse, soyons sûrs qu’Il nous aime.

Commencez par le remercier de tout ce qu’il a fait de bon pour vous, si le texte d’une prière ou un chant de louange vous viennent à l’esprit, n’hésitez pas à prendre le temps de le dire, de le lire, voire de le chanter.

Et demandez Pardon de tout votre cœur pour vos péchés :« Mon Dieu, j’ai péché contre toi et contre mes frères. Mais près de Toi se trouve le pardon. Accueille mon repentir et donne-moi la force de vivre selon Ton amour. »

Vous pouvez prier le psaume 31 (32) ou 50(51) et prendre la ferme résolution d’aller, dès que cela sera de nouveau possible, vous confesser auprès d’un prêtre.

Terminez par un Notre Père et, si vous le voulez, le texte (ou le chant) du Magnificat (Lc 1, 46-55), ou d’une autre prière d’action de grâce.

Prenez bien le temps de vous laisser habiter par l’amour de Dieu et sa grâce.

Que le Seigneur vous bénisse,

† Laurent ULRICH, Archevêque de Lille
Mardi 24 mars 2020 

8. Psaume 31

9. Notre Père

Notre Père, qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses,
comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation
mais délivre-nous du Mal.

Amen.

10. Salve Regina

À demain !

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