Jour 19 : « Mais moi, vous ne m’aurez pas toujours »

Premier jour de la Semaine Sainte. L’Évangile d’aujourd’hui, par bien des aspects, anticipe ce qui va se jouer au cours des prochains jours : il y est question d’un agenouillement, d’un embaumement, d’un acte d’amour qui n’a pas de prix. À nous d’entrer dans cette démarche.

1. Signe de croix

Au nom du Père et du fils et du Saint Esprit. Amen.

2. Silence.

(Je me recueille en marquant un temps de silence où je me mets en présence de Dieu qui est Présence.)

3. Entrons dans la prière de l’Église.

« Dieu tout-puissant, nous t’en supplions : quand nous tombons à cause de notre faiblesse, donne-nous de reprendre vie par la passion de ton Fils bien-aimé. »

Seigneur Jésus, je désire t’accompagner cette semaine où tu vas vivre ta passion et ta mort pour notre salut. Je demande seulement que la foi et la persévérance me soient données pour arriver au pied de la croix. Purifie mon amour pour que ce soit toi et non moi, qui vives en moi.

4. Hymne

Écoutons cette hymne en méditant ses paroles, recopiées pour vous sous la video, et faisons-nôtre ce dialogue avec Jésus face à Sa mort.

Ne descends pas
dans le jardin,
Oh ! Jésus,
Ne descends pas dans le jardin
Avant le jour !
Si je ne descends pas dans le jardin
En pleine nuit,
Qui donc vous mènera

vers les soleils
Du Paradis ?
Je descendrai dans le jardin
En pleine nuit.

Ne laisse pas lier tes mains,
Oh ! Jésus,
Ne laisse pas lier tes mains
Sans dire un mot !
Si je ne laisse pas lier mes mains
Comme un voleur,
Qui donc pourra détruire les prisons
Dont vous souffrez ?
Je laisserai lier mes mains
Comme un voleur.

Ne t’étends pas sur
cette croix,
Oh ! Jésus,
Ne t’étends pas sur cette croix
Jusqu’à mourir !
Si je ne m’étends pas sur cette croix
Comme un oiseau,
Qui donc vous gardera

contre l’Enfer
Où vous alliez ?
Je m’étendrai sur cette croix
Comme un oiseau.

Ne laisse pas percer ton cœur,
Oh ! Jésus,
Ne laisse pas percer ton cœur
Par tes bourreaux !
Si je ne laisse pas percer mon cœur
Comme un fruit mûr,
Qui donc vous baignera de sang et d’eau
Pour vous guérir ?
Je laisserai percer mon cœur
Comme un fruit mûr.

Ne descends pas
dans le tombeau,
Oh ! Jésus,
Ne descends pas dans le tombeau qu’ils ont creusé !
Si je ne descends pas dans le tombeau
Comme un froment,
Qui donc fera lever

de vos cercueils
Vos corps sans vie ?
Je descendrai dans le tombeau pour y dormir.

Christ est allé dans le jardin, Alléluia !
Christ a laissé lier ses mains, Alléluia !
Christ a voulu souffrir la Croix, Alléluia !
Christ a laissé percer son cœur
Alléluia !
Christ a dormi dans
le tombeau,
Alleluia !

Jésus devant Jérusalem

5. Évangile

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

Six jours avant la Pâque, Jésus vint à Béthanie où habitait Lazare, celui qu’il avait ressuscité d’entre les morts. On donna un repas en l’honneur de Jésus. Marthe faisait le service, Lazare était avec Jésus parmi les convives. Or, Marie avait pris une livre d’un parfum très pur et de très grande valeur ; elle versa le parfum sur les pieds de Jésus, qu’elle essuya avec ses cheveux ; la maison fut remplie par l’odeur du parfum. Judas Iscariote, l’un des disciples, celui qui allait le livrer, dit alors : « Pourquoi n’a-t-on pas vendu ce parfum pour trois cents pièces d’argent, que l’on aurait données à des pauvres ? » Il parla ainsi, non parce qu’il se préoccupait des pauvres, mais parce que c’était un voleur : comme il tenait la bourse commune, il prenait pour lui ce que l’on y mettait. Jésus lui dit : « Laisse-la ! Il fallait qu’elle garde ce parfum pour le jour de mon ensevelissement. Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous, mais moi, vous ne m’aurez pas toujours. » Or, une grande foule de Juifs apprit que Jésus était là, et ils arrivèrent, non seulement à cause de Jésus, mais aussi pour voir ce Lazare qu’il avait ressuscité d’entre les morts. Les chefs des prêtres décidèrent alors de faire mourir aussi Lazare, parce que beaucoup de Juifs, à cause de lui, s’en allaient, et croyaient en Jésus.

– Acclamons la Parole de Dieu.

6. Commentaire

« Moi, le Seigneur, je t’ai appelé selon la justice ;
je te saisis par la main, je te façonne,
je fais de toi l’alliance du peuple,
la lumière des nations :
tu ouvriras les yeux des aveugles,
tu feras sortir les captifs de leur prison,
et, de leur cachot, ceux qui habitent les ténèbres. »

Ainsi se termine le texte d’Isaïe (Is 42) qui nous est proposé en première lecture aujourd’hui.

Jésus, au terme de sa vie terrestre, a répondu à l’appel de son Père et rendu véridique la parole du prophète. En toute chose, il s’est fait serviteur, obéissant à l’Esprit déposé en lui.

À Béthanie, vient d’avoir lieu ce dernier acte de délivrance : Jésus a sorti son ami Lazare de la prison et des ténèbres de la mort. Et ce jour-là, beaucoup de juifs ont cru.

Mais d’autres, un petit nombre sans doute, parmi les plus déterminés, n’ont pas voulu voir s’accomplir pour eux le mystère du Salut. Ils sont restés aveugles, captifs, habitants des ténèbres. Pris au piège de leurs raisonnements ou, comme Judas, accaparés par de petites et basses besognes, celles qui ferment les cœurs. Ils voient les signes, en sont témoins, capables de les reconnaître et d’en dresser la liste, mais leur esprit s’est détourné de ce pourquoi Dieu les avait créé : choisir le bien, choisir la Vie. Et ils choisissent la mort, qui leur paraît avantageuse, au service de leurs petits plans et de leurs petits maîtres.

Marie, qu’on voit, dès le début, « avoir choisi la meilleure place » a sans doute la première saisi la gravité du destin de Jésus et cru même en ces paroles-là, dite par Jésus devant le tombeau de son frère, « Moi, je suis la Résurrection et la Vie ».

L’onction, nous dit le dictionnaire, c’est l’application d’une huile sainte pour consacrer une personne à Dieu (baptême, confirmation, ordination, avec le saint chrême), lui conférer la grâce de lutter contre le mal (huile des catéchumènes) ou contre la maladie (huile des malades). Le geste de Marie, modèle des « cœurs qui écoutent », porte en lui ces trois sens, cette triple richesse. Elle sait que ce qui vient ne sera pas facile – affronter la souffrance, le mal, la mort – mais elle sait aussi nécessaire ce passage de son Maître vers sa royauté véritable. Et ce savoir n’a pas de prix, ni celui de l’audace du geste (Pour nous, la gêne, quand même !), ni celui du nectar choisi (Quelle honte, ce gaspillage !).

Nous tiendrons-nous à même distance que Marie et que Jean, le « disciple que Jésus aimait », c’est-à-dire, au plus près; ou serons-nous plutôt fuyants face à nos actes décisifs ? Avec quelle conviction, quel engagement, rejetons-nous, dans nos vies quotidiennes, les activités des ténèbres, ces mille et un accaparements qui nous cachent la lumière et nous éloignent de la Vie ?

Bientôt, Jésus lui-même se jettera aux pieds de ses disciples pour les leur laver, dans un acte analogue d’amour et d’humilité. Aurons-nous l’audace d’accepter ce geste ? Quel prix lui accorderons-nous ?

7. Chant

8. Psaume

R/ Le Seigneur est ma lumière et mon salut.      (26, 1a)

Le Seigneur est ma lumière et mon salut ;
de qui aurais-je crainte ?
Le Seigneur est le rempart de ma vie ;
devant qui tremblerais-je ?

Si des méchants s’avancent contre moi
pour me déchirer,
ce sont eux, mes ennemis, mes adversaires,
qui perdent pied et succombent.

Qu’une armée se déploie devant moi,
mon cœur est sans crainte ;
que la bataille s’engage contre moi,
je garde confiance.

J’en suis sûr, je verrai les bontés du Seigneur
sur la terre des vivants.
« Espère le Seigneur, sois fort et prends courage ;
espère le Seigneur. »

9. Notre Père

Notre Père, qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses,
comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation
mais délivre-nous du Mal.

Amen.

10. Aimer Jésus

Comme Marie de Béthanie, comme Thérèse de Lisieux.

À demain !

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