Jour 72 – 21° jour d’un chemin avec Marie

1. Signe de croix

Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Amen.

2. Silence

En guise d’entrée dans notre prière d’aujourd’hui, je vous retranscris ces quelques lignes présentant la prière personnelle des Sœurs de la Visitation. Cette congrégation, née de l’amitié entre François de Sales et Jeanne de Chantal au XVIIè siècle, approfondit dans sa mission le charisme de la visitation de Marie à sa cousine Élisabeth.

« Faire oraison, c’est se tenir, dans le silence, en grande simplicité, en la présence du Père, du Fils et de l’Esprit, qui demeurent en nous et en qui nous demeurons. (Constitutions) 

 Les sœurs consacrent à l’oraison une heure et demie par jour. »

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Marie, comblée de grâce, réjouis-toi.
Marie, Dieu t’a choisie pour être Sa maison.

Comme un jardin où l’eau vive a jailli,
Marie réjouis-toi,
Comme un jardin fécondé par l’Esprit,
Marie réjouis-toi.
Comme un manteau qu’a trouvé le mendiant,
Marie réjouis-toi,
Comme un manteau pour abriter l’enfant,
Marie réjouis-toi.
Tu es le temple que Dieu a rempli,
Marie réjouis-toi,
Tu es le temple où le mot devient vie,
Marie réjouis-toi.
Arche nouvelle où l’Alliance est gardée,
Marie réjouis-toi,
Arche nouvelle où l’Amour est donné,
Marie réjouis-toi.
Comme le four où le pain a doré,
Marie réjouis-toi,
Comme un festin de l’Agneau partagé,
Marie réjouis-toi.

3. Évangile

Évangile selon saint Luc (1, 39-45)

En ces jours-là, Marie se mit en route rapidement vers une ville de la montagne de Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth.
Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie de l’Esprit Saint, et s’écria d’une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? Car, lorsque j’ai entendu tes paroles de salutation, l’enfant a tressailli d’allégresse au-dedans de moi. Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur.

Commentaire du Pape François (2013)

« Je voudrais méditer avec vous ce Mystère de la Visitation qui montre comment Marie affronte le chemin de sa vie, avec beaucoup de réalisme, d’humanité, de sens du concret. Trois mots résument le comportement de Marie : écoute, décision, action; ce sont des mots qui indiquent une route pour nous aussi devant ce que le Seigneur nous demande dans notre vie.

L’écoute. Marie se rend chez sa cousine Élisabeth. D’où lui vient ce geste ? D’une parole de l’ange de Dieu : « Et voici qu’Élisabeth, ta parente, vient, elle aussi, de concevoir un fils dans sa vieillesse » (Lc 1,36).
Marie sait écouter Dieu. Attention ! Il ne s’agit pas simplement d’ « entendre » superficiellement, mais c’est une « écoute » faite d’attention, d’accueil, de disponibilité envers Dieu. Ce n’est pas la manière distraite que nous avons souvent de nous mettre devant le Seigneur ou les autres : nous entendons ce qu’ils disent, mais nous n’écoutons pas vraiment.

La décision. Marie ne vit pas « pressée », dans l’anxiété, mais, comme le souligne Luc, « elle méditait toutes ces choses en son cœur » (Lc 2,19). Et même au moment décisif de l’Annonciation de l’ange, elle demande : «Comment cela sera-t-il ? » (Lc 1,14). Mais elle ne s’arrête pas non plus au moment de la réflexion; elle fait un pas en avant : elle décide. Elle ne vit pas dans l’urgence, mais simplement lorsque c’est nécessaire, « elle part en hâte ».

Marie est attentive à Dieu, elle écoute Dieu. Mais Marie écoute aussi les faits, c’est-à-dire qu’elle lit les événements de sa vie, elle est attentive à la réalité concrète et elle ne s’arrête pas à la superficie des choses : elle va en profondeur pour en saisir la signification. Sa cousine, Élisabeth, qui est déjà âgée, attend un enfant : voilà le fait. Mais Marie est attentive à sa signification, elle sait la saisir : « Rien n’est impossible à Dieu » (Lc 1,37).

Marie ne se laisse pas emporter par les événements, elle ne fait pas l’économie de l’effort de la décision. Et ceci non seulement lors du choix fondamental qui changera sa vie : « Je suis la servante du Seigneur… » (Lc 1,38), mais aussi dans les choix plus quotidiens mais riches aussi de signification.

Il me vient à l’esprit l’épisode des noces de Cana (Jn 2,1-11) : là aussi, on voit le réalisme, l’humanité, le sens du concret de Marie, qui est attentive aux faits, aux problèmes. Elle voit et comprend la difficulté de ces deux jeunes mariés auxquels le vin de la fête vient à manquer, elle réfléchit, sachant que Jésus peut faire quelque chose, et elle décide de s’adresser à son Fils pour qu’il intervienne : « Ils n’ont plus de vin » (v.3). Elle décide.

Dans la vie, il est difficile de prendre des décisions, nous avons souvent tendance à les reporter, à laisser les autres décider à notre place, nous préférons souvent nous laisser porter par les événements, suivre l’air du temps. Parfois nous savons ce que nous devons faire, mais nous n’en avons pas le courage ou cela nous paraît trop difficile parce que cela signifie aller à contre-courant.

Marie, à l’Annonciation, à la Visitation, aux noces de Cana, va à contre-courant. Marie se met à l’écoute de Dieu, elle réfléchit et cherche à comprendre la réalité, et elle décide de se confier totalement à Dieu. Elle décide, alors qu’elle est enceinte, de rendre visite à la vieille cousine, elle décide de faire confiance à son Fils, avec insistance, pour sauver la joie des noces.

L’action. Marie se mit en route et « se rendit en hâte… » (Lc 1,39). Malgré les difficultés, les critiques que lui aura values sa décision de partir, rien ne l’arrête. Et là, elle part « en hâte ». Dans la prière, devant Dieu qui parle, dans la réflexion et la méditation sur les faits de sa vie, Marie n’est pas pressée, elle ne se laisse pas prendre par le temps, elle ne se laisse pas emporter par les événements.

Mais quand elle voit clairement ce que Dieu lui demande, ce qu’elle doit faire, elle n’hésite pas, elle ne reporte pas mais elle va « en hâte ».
Saint Ambroise fait le commentaire suivant : « Les lents calculs sont étrangers à la grâce de l’Esprit Saint ».

L’agir de Marie est une conséquence de son obéissance aux paroles de l’ange, mais unie à la charité : elle va chez Élisabeth pour se rendre utile; et en sortant ainsi de chez elle, d’elle-même, par amour, elle apporte ce qu’elle a de plus précieux, Jésus; elle apporte son Fils.

Parfois, nous-mêmes, nous nous arrêtons à l’écoute, à la réflexion sur ce que nous devrions faire, peut-être voyons-nous clairement la décision que nous devons prendre, mais nous ne passons pas à l’action. Et surtout, nous ne nous mettons pas en jeu pour apporter nous aussi, comme Marie, ce que nous avons de plus précieux et que nous avons reçu : Jésus et son Évangile, par la parole et surtout par le témoignage concret de notre agir.

4. Prions

Marie, femme de l’écoute, fais que nos oreilles s’ouvrent; fais que nous sachions écouter la Parole de ton Fils Jésus, au milieu des paroles de ce monde ; fais que nous sachions écouter la réalité dans laquelle nous vivons, chacune des personnes que nous rencontrons, en particulier celle qui est pauvre, qui est dans le besoin, en difficulté.

Je te salue, Marie, pleine de grâces, le Seigneur est avec toi ; tu es bénie entre toutes les femmes et Jésus le fruit de tes entrailles est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, prie pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort. Amen.

Marie, femme de la décision, illumine notre esprit et notre cœur, pour que nous sachions obéir à la Parole de ton Fils Jésus, sans hésitation ; donne-nous le courage de la décision, de ne pas nous laisser porter pour que les autres orientent notre vie.

Je te salue, Marie, pleine de grâces, le Seigneur est avec toi ; tu es bénie entre toutes les femmes et Jésus le fruit de tes entrailles est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, prie pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort. Amen.

Marie, femme de l’action, fais que nos mains et nos pieds se dirigent « en hâte » vers les autres, pour apporter la charité et l’amour de ton Fils Jésus, pour apporter, comme toi, au monde la lumière de l’Évangile.

Je te salue, Marie, pleine de grâces, le Seigneur est avec toi ; tu es bénie entre toutes les femmes et Jésus le fruit de tes entrailles est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, prie pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort. Amen.

5. Méditons

Dans son commentaire de l’Évangile, le Pape François souligne le fait que l’attitude de Marie va à contre-courant de celle que, naturellement, nous aurions tous tendance à adopter. Dans cet esprit, je vous propose cette petite video nous présentant de manière originale saint Maximilien Kolbe, le « saint de l’Immaculée », en se basant sur ses écrits. En la regardant et en prenant en considération nos vies personnelles, méditons sur ce que veut dire « aller à contre-courant ». Et si c’était le sens de l’Esprit Saint ?

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6. Notre Père

Notre Père, qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses,
comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation
mais délivre-nous du Mal.

Amen.

À demain !

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