Jour 14 : « Béni sois-tu, Seigneur ! »

« Si vous demeurez fidèles à ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ;
alors vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres. »

Aujourd’hui, mercredi, jour des enfants, jour du caté, nous vous invitons à réfléchir à la façon dont la jeune Marie a pu être « catéchisée » par sa maman, sainte Anne, comme le suggère cette photo prise dans la basilique. Cela tombe bien, la liturgie offre en première lecture un récit pour le moins imagé, qui plaira aux enfants.

1. Signe de croix

Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Amen.

2. Silence

(Nous faisons silence avec ou comme un enfant.)

Carte-prière enfants - silence

3. Les trois amis dans la fournaise

En entendant cette histoire de l’Ancien Testament, nous imaginons Marie déroulant les rouleaux de la Tanakh (Bible hébraïque), sous le regard de sa mère Anne.

Sûrement, la foi infaillible des jeunes gens de ce récit, la préférence qu’ils continuent à donner au Seigneur malgré le danger et la menace qui pèsent sur eux, de même que leur attitude ferme et paisible, sans aucun accent de révolte, va profondément s’imprimer en elle et susciter une attitude de louange.

Les trois amis de Daniel dans la fournaise

4. Commentaire pour les grands

« En vérité, votre Dieu est le Dieu des dieux, le Seigneur des rois, celui qui révèle les mystères, puisque tu as su nous révéler ce mystère. » Ces mots sont ceux du roi lui-même, lorsqu’au chapitre précédent, Daniel avait su expliquer le rêve qui perturbait ses nuits et qu’aucun de ses mages n’avait pu déchiffrer.

Emmenés en exil à Babylone après la destruction d’Israël, Daniel et ses compagnons, Ananias, Misaël et Azarias, selon leurs noms hébreux, avaient été épargnés et choisis pour entrer au service du roi. Ils étonnaient par leur sagesse et la droiture de leur vie.

Pourquoi, alors, ce revirement et cet acharnement à vérifier la foi qu’il avait plus tôt saluée ?

Parce que la statue devant laquelle le peuple est forcé de se prosterner, n’est pas celle de l’un des dieux innombrables de Babylone : il s’agit d’adorer le roi, Nabucodonosor lui-même, qui entend ainsi contredire la prophétie faite par Daniel, lisant son rêve. Dans cette prophétie, Daniel lui disait que, si Dieu lui avait donné, pour cette époque, la première place parmi les souverains de la terre, place symbolisée dans le rêve par une tête en or (« la tête d’or, c’est toi » Dn 2, 38), d’autres viendraient ensuite qui le renverseraient, de fer, d’airain, d’argile, car les royautés humaines passent, fragiles et fugaces, comme les saisons de l’existence.

Le texte nous dit que le souverain était allé jusqu’à se prosterner pour glorifier ce Dieu si grand, qui lui avait donné la clé de mystères pour lui insondables.

Mais son orgueil était resté intact, comme nous l’indique la démesure de la statue (30m de haut) : de cet oracle, il ne voulait retenir que sa place, royale, prépondérante sur la terre des hommes. Exit, le fer, l’airain, l’argile qui fragilisaient, dans le rêve, la statue polymorphe. Il fallait rendre un culte à l’or, sans plus tenir compte du reste, et oublier l’enseignement de ce Dieu de sagesse : la puissance des hommes tombe si elle ne sert pas l’Éternel ! « En nous – dira saint Paul, l’homme extérieur va vers sa ruine, (mais) l’homme intérieur se renouvelle de jour en jour. » (2 Co 4, 16)

Rien d’étonnant que ce soit dans ce cadre que les auteurs bibliques aient planté, par la suite, la Tour funeste de Babel, de Babylone, reflet de l’homme qui ne construit, ne se construit, qu’en ne comptant que sur lui-même et les succès qu’il additionne, loin de la Face de Dieu !

Nos jeunes gens ont appris – et c’est une leçon de l’Exil – que le Dieu d’Israël est un Dieu qui se donne avant tout dans l’intimité, le cœur à cœur, même dans l’éloignement du Temple. En eux s’est édifiée, par la fidélité à la Loi de Moïse et l’affermissement de la foi, une « statue intérieure » pérenne, bien plus solide que tout pouvoir venant de l’extérieur.

Aussi, pourrions-nous mettre dans leur bouche, le texte complet de saint Paul (2 Co 4), même si certains versets paraissent anachroniques :

08 « En toute circonstance, nous sommes dans la détresse, mais sans être angoissés ; nous sommes déconcertés, mais non désemparés ;

09 nous sommes pourchassés, mais non pas abandonnés ; terrassés, mais non pas anéantis.

10 Toujours nous portons, dans notre corps, la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus, elle aussi, soit manifestée dans notre corps.

11 En effet, nous, les vivants, nous sommes continuellement livrés à la mort à cause de Jésus, afin que la vie de Jésus, elle aussi, soit manifestée dans notre condition charnelle vouée à la mort.

12 Ainsi la mort fait son œuvre en nous, et la vie en vous.

13 L’Écriture dit : J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé. Et nous aussi, qui avons le même esprit de foi, nous croyons, et c’est pourquoi nous parlons.

14 Car, nous le savons, celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus nous ressuscitera, nous aussi, avec Jésus, et il nous placera près de lui avec vous.

15 Et tout cela, c’est pour vous, afin que la grâce, plus largement répandue dans un plus grand nombre, fasse abonder l’action de grâce pour la gloire de Dieu.

16 C’est pourquoi nous ne perdons pas courage, et même si en nous l’homme extérieur va vers sa ruine, l’homme intérieur se renouvelle de jour en jour.

17 Car notre détresse du moment présent est légère par rapport au poids vraiment incomparable de gloire éternelle qu’elle produit pour nous.

18 Et notre regard ne s’attache pas à ce qui se voit, mais à ce qui ne se voit pas ; ce qui se voit est provisoire, mais ce qui ne se voit pas est éternel. »

Et nous pourrions conclure, à la suite de certains commentateurs, que ce « quatrième homme », que l’on distingue dans la fournaise, est Jésus venu les rejoindre et leur communiquer sa Vie, embrassant tous les temps, depuis le lieu de sa Résurrection.

Là est le vrai miracle, qui conduit à la conversion. Nabucodonosor pourra-t-il le comprendre ?

Et Nabucodonosor s’écria :
« Béni soit le Dieu de Sidrac, Misac et Abdénago,
qui a envoyé son ange et délivré ses serviteurs !
Ils ont mis leur confiance en lui,
et ils ont désobéi à l’ordre du roi ;
ils ont livré leur corps
plutôt que de servir et d’adorer
un autre dieu que leur Dieu. »

Quels auraient été les mots de sainte Anne pour expliquer ce texte ? Sur quoi aurait-elle mis l’accent ? Quelles réflexions d’enfant aurait pu faire Marie, à l’écoute de ce récit ? Comment pouvaient-elles pressentir ce qu’on qualifie aujourd’hui d’Espérance chrétienne ?

Et nous comment entendons-nous, particulièrement en ce temps, cet appel à consolider notre vie intérieure et celle de nos enfants, alors que nous sommes éloignés du Temple ? Quel est notre courage et quelle est notre foi au sein de la « fournaise » ?

5. Chant

6. Avec Daniel, entrons dans la louange

Un élément important du récit n’apparaît pas dans le dessin animé, par ailleurs fidèle au texte. Il s’agit de l’arrière-fond musical sur lequel l’adoration de la statue d’or va être imposée au peuple. Écoutons plutôt :

« Êtes-vous prêts, maintenant, à vous prosterner
pour adorer la statue que j’ai faite,
quand vous entendrez le son du cor, de la flûte, de la cithare,
de la harpe, de la lyre, de la cornemuse
et de toutes les sortes d’instruments ? »

Nabucodonosor, on le constate, ne lésine pas sur les moyens. Quel decorum !

Le contraste est saisissant avec ce qui se passe ensuite, alors que la fournaise a déjà avalé nos jeunes :

« Le roi Nabucodonosor les entendit chanter. »

Pas besoin d’une adoration feinte, dans une ambiance surfaite et tapageuse, quand on sait que nous accompagne un Dieu de Vie, dont « la louange est toujours sur nos lèvres » !

Cantique de Daniel

Faisons nôtre cette louange et penchons-nous sur nos propres capacités d’émerveillement.

Il y a-t-il, dans nos vies personnelles, des miracles dont nous aimerions nous souvenir en ce moment ? Certains miracles de l’histoire de l’Église s’invitent-ils dans notre mémoire ? Évoquons-les, pour nous-mêmes ou en famille, n’hésitons pas à louer Dieu pour ces merveilles !

Avec les enfants, nous pourrions mettre en place un temps de louange, tout simplement, en évoquant avec eux les merveilles de leur vie et en reprenant entre chaque merveille citée l’acclamation « Béni sois-tu, Seigneur ! » Apprenons avec eux, ensuite, cette courte « louange de printemps ».

7. Notre Père

Notre Père, qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses,
comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation
mais délivre-nous du Mal.

Amen.

8. Temps d’adoration

Chaque mercredi, de 17 à 18h, a lieu à Avioth un temps d’adoration du Saint-Sacrement. Agenouillons-nous en esprit, avec ou comme les enfants, devant Jésus-Eucharistie.

« Et antíquum documéntum * novo cedat rítui :
Que s’effacent les anciens rites devant le culte nouveau !
Præstet fides supplémentum * sénsuum deféctui.
Que la foi vienne suppléer aux faiblesses de nos sens ! »

Sans le savoir, Nabucodonosor anticipait cette strophe éminemment pascale, lorsqu’il enjoignait son peuple, à la fin du récit, d’adorer désormais le Dieu de Sidrac, Misac et Abdénago ! « Que s’effacent les anciens rites devant le culte nouveau ! »

1. Pange lingua gloriósi * corpóris mystérium,
Chante, ô ma langue, le mystère de ce corps très glorieux
Sanguinísque pretiósi * quem in mundi prétium
Et de ce sang si précieux que le Roi de nations
Fructus ventris generósi * Rex effùdit géntium.
Issu d’une noble lignée versa pour le prix de ce monde.

2. Nobis datus, nobis natus * ex intácta Vírgine
Fils d’une Mère toujours vierge né pour nous, à nous donné,
Et in mundo conversátus * sparso verbi sémine,
Et dans ce monde ayant vécu, verbe en semence semé,
Sui moras incolátus * miro clausit órdine.
Il conclut son temps d’ici-bas par une action incomparable :

3. In suprémae nocte coenæ * recùmbens cum frátribus,
La nuit de la dernière Cène, à table avec ses amis,
Observáta lege plene * cibis in legálibus,
Ayant pleinement observé la Pâque selon la loi,
Cibum turbæ duodénæ * se dat suis mánibus.
De Ses propres mains, Il s’offrit en nourriture aux douze Apôtres.

4. Verbum caro panem verum * verbo carnem éfficit :
Le Verbe fait chair, par son verbe, fait de Sa chair le vrai pain;
Fitque sanguis Christi merum * et si sensus déficit,
Le Sang du Christ devient boisson; Nos sens étant limités,
Ad firmándum cor sincérum * sola fides sùfficit.
C‘est la foi seule qui suffit pour affermir les coeurs sincères.

5. Tantum ergo Sacraméntum * venerémur cérnui :
Il est si grand, ce Sacrement ! Adorons-le, prosternés.
Et antíquum documéntum * novo cedat rítui :
Que s’effacent les anciens rites devant le culte nouveau !
Præstet fides supplémentum * sénsuum deféctui.
Que la foi vienne suppléer aux faiblesses de nos sens !

6. Genitóri, Genitóque * laus et iubilatio,
Au Père et au Fils qu’il engendre louange et joie débordante,
Salus, honor, virtus quoque * sit et benedíctio :
Salut, honneur, toute-puissance et toujours bénédiction !
Procedénti ab utróque * compar sit laudátio. Amen.

À l’Esprit qui des deux procède soit rendue même louange. Ainsi-soit-il.

(Photo, texte et traduction sur le site de Notre Dame des neiges).

À demain !

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