Jour 8 : « Dieu, renonce au mal ! »

Après Marie, Moïse est sans doute le plus connu des intercesseurs : dans le récit que nous découvrons aujourd’hui, c’est sa prière insistante et persuasive qui vient au secours du peuple hébreu à la nuque si raide.

1. Signe de croix

Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Amen.

2. Silence

(Je me recueille en marquant un temps de silence où je me mets en présence de Dieu qui est Présence.)

3. Entrons dans la prière de l’Église

« Nous t’adressons, Seigneur, cette humble prière : que tes serviteurs se purifient dans la pénitence et s’appliquent à faire ce qui est bon ; donne-leur de rester dociles à ta volonté et d’arriver sans encombre aux fêtes de Pâques. »

4. Hymne

La liturgie des Heures vise à sanctifier le temps, à sanctifier le jour et la nuit, à sanctifier le rythme quotidien de la vie des hommes.

– Confinés, nous avons perdu nos repères ordinaires. Introduis-nous dans ton rythme éternel et sanctifie nos pauvres jours !

Elle est destinée à devenir la prière de tout le Peuple de Dieu. En elle, le Christ “continue à exercer sa fonction sacerdotale par son Église”.

– Fais-nous prendre conscience de la réalité de l’Église, même si nous sommes empêchés de nous rassembler et éloignés des sacrements.

Chacun y participe selon sa place propre dans l’Église et les circonstances de sa vie : les prêtres en tant qu’adonnés au ministère pastoral, parce qu’ils sont appelés à rester assidus à la prière et au service de la Parole ; les religieux et religieuses, de par le charisme de leur vie consacrée, tous les fidèles selon leurs possibilités.

– Qu’elle nous permette de rester bien en communion avec nos prêtres empêchés dans leur zèle pastoral, la vie sacramentelle et le service de la Parole rattachés à leur ministère.

L’hymne choisie pour ce jeudi fait partie de l’Office des lectures.

5. Lecture du livre de l’Exode

(Ex 32, 7-14) « Renonce au mal que tu veux faire à ton peuple »

En ces jours-là,
    le Seigneur parla à Moïse :
« Va, descends,
car ton peuple s’est corrompu,
lui que tu as fait monter du pays d’Égypte.
    Ils n’auront pas mis longtemps
à s’écarter du chemin que je leur avais ordonné de suivre !
Ils se sont fait un veau en métal fondu
et se sont prosternés devant lui.
Ils lui ont offert des sacrifices en proclamant :
“Israël, voici tes dieux,
qui t’ont fait monter du pays d’Égypte.” »

    Le Seigneur dit encore à Moïse :
« Je vois que ce peuple
est un peuple à la nuque raide.
    Maintenant, laisse-moi faire ;
ma colère va s’enflammer contre eux
et je vais les exterminer !
Mais, de toi, je ferai une grande nation. »

    Moïse apaisa le visage du Seigneur son Dieu
en disant :
« Pourquoi, Seigneur, ta colère
s’enflammerait-elle contre ton peuple,
que tu as fait sortir du pays d’Égypte
par ta grande force et ta main puissante ?
    Pourquoi donner aux Égyptiens l’occasion de dire :
“C’est par méchanceté qu’il les a fait sortir ;
il voulait les tuer dans les montagnes
et les exterminer à la surface de la terre” ?
Reviens de l’ardeur de ta colère,
renonce au mal que tu veux faire à ton peuple.
    Souviens-toi de tes serviteurs,
Abraham, Isaac et Israël,
à qui tu as juré par toi-même :
“Je multiplierai votre descendance
comme les étoiles du ciel ;
je donnerai, comme je l’ai dit,
tout ce pays à vos descendants,
et il sera pour toujours leur héritage.” »

    Le Seigneur renonça au mal
qu’il avait voulu faire à son peuple.

            – Parole du Seigneur.

6. Commentaire

C’est la proximité avec le Seigneur qui a peu à peu donné à Moïse cette assurance et cette audace. Mais c’est aussi un amour viscéral pour ce peuple rétif qui le jette aux pieds du Seigneur pour défendre l’indéfendable. Tout ce qu’il fait, depuis qu’il a fait sien le désir du Seigneur de libérer son peuple, il le fait pour les siens. Pour eux, il est monté d’Égypte et voilà qu’il lui faut descendre. Eux, se sont écartés des chemins de l’obéissance. Il ne s’épargne aucun effort pour ce peuple « à la nuque raide ».

Pour les commentateurs de la Tradition juive, habitués à l’expression, une nuque raide indiquerait une incapacité à mettre en adéquation la compréhension intellectuelle ou encore un élan du coeur, avec l’action qui devrait en découler et s’ajuster à l’Agir de Dieu.

Tout le contraire de la souplesse de celui qui demeure dans l’ombre et la sagesse de Dieu, dans l’Esprit Saint, pourrions-nous dire. Marie, hier, et Moïse aujourd’hui sont de ceux qui n’hésitent pas, parce qu’ils connaissent leur petitesse, à entrer en action pour Dieu, à entrer dans l’action de Dieu.

Mais ce n’est pas à leur profit : dans le Magnificat, comme dans ce passage de l’Exode, c’est toute la mémoire d’Israël qui est convoquée devant Dieu, pour qu’Il veuille bien la purifier et offrir sa Miséricorde.

« Il s’est penché sur son humble servante, désormais, tous les peuples me diront bienheureuse ! » Marie, portant à son sommet ce désir de venir en aide à ce peuple infidèle, et du même coup, à tous les peuples, fait de toute sa personne un lieu d’intercession : « Me voici, Seigneur, je viens faire Ta volonté ! »

Et nous, dans quelle proximité vivons-nous avec le Seigneur ? Sommes-nous de ceux qui apaisent son visage ? Quels intercesseurs sommes-nous pour les autres ? À quoi sommes-nous prêts pour eux ? Comment leur faisons-nous miséricorde ?

Demandons à Marie et à Moïse de nous inspirer des attitudes de pardon et de profonde miséricorde pour nos frères humains.

Demandons-leur d’intercéder auprès du Père pour toutes nos infidélités dans notre accueil de Son Amour.

7. Prière

En ces temps si particuliers, des vies sont perdues, des vies sont données.

Unis dans cette prière virtuelle et soutenus par ce cantique, présentons à Dieu nos intentions personnelles.

Nous pensons à ce prêtre italien, le père Giuseppe Berardelli, 72 ans, qui a offert sa vie pour qu’un inconnu puisse bénéficier de son respirateur.

Ubi Caritas et Amor, ubi Caritas, Deus ibi est !

Nous pensons à la famille de Charles, jeune belge dont le corps vient d’être retrouvé dans la Meuse après des semaines de recherches. Grâce à ses amis, au déploiement de leur créativité sous l’effet de la charité, l’église n’était pas vide mais pleine de leurs marques d’affection, lors de ses funérailles.

Ubi Caritas et Amor, ubi Caritas, Deus ibi est !

« Ubi caritas et amor, Deus ibi est » (1 Co)

8. Jésus, « le médiateur »

« En Jésus, la médiation entre Dieu et l’homme trouve également sa plénitude. Dans l’Ancien Testament, il existe une série de figures qui ont eu cette fonction, en particulier Moïse, le libérateur, le guide, le « médiateur » de l’alliance, comme le définit également le Nouveau Testament (cf. Ga 3, 19 ; Ac 7, 35 ; Jn 1, 17). Jésus, vrai Dieu et vrai homme, n’est pas simplement l’un des médiateurs entre Dieu et l’homme, mais il est « le médiateur » de l’alliance nouvelle et éternelle (cf. He 8, 6 ; 9 ; 15 ; 12, 24) ; « car Dieu est unique — dit Paul —, unique aussi le médiateur entre Dieu et les hommes, le Christ Jésus » (1 Tm 2, 5 ; cf. Gal 3, 19-20). En Lui nous voyons et nous rencontrons le Père ; en Lui nous pouvons invoquer Dieu sous le nom d’« Abbà Père » ; en Lui nous est donné le salut.

Le désir de connaître réellement Dieu, c’est-à-dire de voir le visage de Dieu est présent en chaque homme, même chez les athées. Et nous avons peut-être inconsciemment ce désir de voir simplement qui Il est, ce qu’Il est, qui Il est pour nous. Mais ce désir se réalise en suivant le Christ, ainsi nous le voyons de dos et nous voyons enfin Dieu également comme un ami, son visage dans le visage du Christ. L’important est que nous suivions le Christ non seulement au moment où nous en avons besoin et quand nous trouvons du temps dans nos occupations quotidiennes, mais dans notre vie en tant que telle. Toute notre existence doit être orientée vers la rencontre avec Jésus-Christ, vers l’amour envers Lui ; et, dans celle-ci, l’amour pour notre prochain doit aussi occuper une place centrale, cet amour qui, à la lumière du Crucifié, nous fait reconnaître le visage de Jésus chez le pauvre, celui qui est faible, qui souffre. Cela n’est possible que si le véritable visage de Jésus nous est devenu familier dans l’écoute de sa Parole, dans le dialogue intérieur, dans la pénétration de cette Parole de manière à le rencontrer réellement, et naturellement dans le Mystère de l’Eucharistie. »

Catéchèse de Benoît XVI

9. Notre Père

Notre Père, qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses,
comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation
mais délivre-nous du Mal.

Amen.

10. Chant à Marie

À demain !

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