Jour 31 : samedi de Pâques

Cette semaine – l’Octave de Pâques – est comme un long dimanche se prolongeant jusqu’au dimanche suivant, dans la clarté joyeuse de la Résurrection.

Cet événement fut un séisme, bouleversant nos catégories, nos repères spatio-temporels : la vie plus forte que la mort; l’absence devenue présence; la fin devenant nouveauté. Cela justifie bien qu’on suspende, le temps d’une semaine, le rythme habituel. Comme ceux des disciples, nos cœurs sont lents à croire et nos yeux peu enclins à voir derrière les apparences.

C’est pourquoi, nous donnant le temps, temps d’approfondir, temps de savourer aussi, la liturgie a choisi de se répéter : les messes célébrées cette semaine ont repris l’essentiel des prières dites le jour de Pâques; les textes lus nous ont parfois sensiblement paru les mêmes, narrant les mêmes efforts de notre Dieu pour retourner les cœurs. Les nouveaux baptisés, s’ils avaient pu l’être, auraient été encouragés à rester revêtus de blanc, en signe de leur vie nouvelle.

Quant à l’Angélus, prière mariale liée à l’Annonciation, il cède la place au Regina Cæli, hymne de réjouissance adressée à Marie pour fêter la Résurrection.


Regina Cæli, laetare, alleluia,
quia quem meruisti portare, alleluia.
Resurrexit, sicut dixit, alleluia
Ora pro nobis Deum, alleluia !

Reine du Ciel, réjouissez-Vous, alléluia !
Car Celui que Vous avez mérité de porter dans votre sein est ressuscité comme Il l’a dit, alléluia !
Priez Dieu pour nous, alléluia !

Alleluia !

1. Signe de croix

Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Amen.

2. Silence

Je marque un temps de silence pour accueillir, ici et maintenant, la Présence du Ressuscité.

3. Marie et la Résurrection

Samedi dernier, nous vous parlions de Marie, dans l’attente silencieuse, douloureuse mais croyante, du Samedi Saint (Cliquer pour relire l’article).

Depuis, plus de trace de la mère du Seigneur, qu’on ne retrouve ni le matin de Pâques, parmi les autres femmes venues avec des aromates et confrontées au tombeau vide, ni sur les routes de Palestine, ni parmi les apôtres, reclus dans leur stupeur.

Pourtant, il est impensable que la Vierge, présente au Calvaire, jusqu’au bout des souffrances de son Fils, comme au Cénacle, à la Pentecôte, lors de la venue de l’Esprit, ait été exclue du nombre des témoins de la Résurrection.

Saint Paul, écrivant aux Corinthiens vers le milieu du 1er siècle, leur apprendra que Jésus ressuscité, après être apparu aux douze, est apparu à plus de cinq cents disciples à la fois (1 Cor.15, 6 ), ce que ne mentionne aucun évangéliste. Si l’on peut comprendre que, dans un souci de pédagogie, ils n’aient voulu nous raconter que les apparitions les plus décisives, comment expliquer que les auteurs des évangiles aient négligé, unanimement, de s’intéresser à la mère du Sauveur et à son expérience, pourtant plus que probable ?

« J’ai entendu un homme très sage me faire cette réponse – dit Eadmer, un théologien médiéval : on ne trouve dans l’Évangile rien d’inutile. Or, si un évangéliste avait voulu raconter cette visite de Jésus à sa mère, au jour de sa Résurrection, il aurait fait un récit inutile ; et, en racontant cette apparition comme celles qui furent faites aux autres personnes, il aurait mis la Vierge Marie sur le même pied que celles-ci. » Inutile, car pour Marie, le chemin de la foi était accompli dès le premier jour et le premier « oui », celui de l’Annonciation.


Image et modèle de l’Église, il semble raisonnable de penser que Marie a eu un contact personnel avec son Fils ressuscité, pour jouir elle aussi de la plénitude de la joie pascale (Jean-Paul II, catéchèse du 21 mai 1997). Certains affirment qu’elle a dû être la première (Sedulus, IVè s.) et d’autres, allant plus loin, vont jusqu’à proposer que, de la même manière que l’Incarnation n’eût été possible sans le « oui » de Marie, c’est en apparaissant à la Vierge Marie que le Christ a fondé l’Église. À la Résurrection –nous dit le père Hennaux, développant une idée de saint Ignace de Loyola, Marie offre à son Fils un espace où apparaître. Un espace virginal, sans tache et sans péché. C’est par cet accueil virginal de sa Mère que le Christ peut ensuite apparaître dans toute la gloire de sa Résurrection.

« Ô Christ ressuscité, concluerons-nous avec Georges de Nicomédie, prédicateur du IXè siècle, vous avez voulu faire annoncer la nouvelle de votre Résurrection par ces femmes pieuses qui portaient des parfums à votre tombeau : que cette Résurrection nous soit annoncée par celle qui vous a donné au monde, vous le parfum immortel, qui surpasse tout parfum créé… Car son parfum vous a été doux plus que tout autre : vous avez habité en elle, vous êtes venu à nous par elle. Qu’il nous soit donné de contempler avec des yeux spirituels la beauté de ce soleil qui surpasse toute splendeur créée ; et que, par elle, nous puissions aller à vous qui êtes la Lumière, la Vie, la Résurrection, et, dans le ciel, la Joie de tous les bienheureux ! »

Au cours du temps pascal, la communauté chrétienne, s’adressant à la Mère du Seigneur l’invite à se réjouir : « Regina Cæli, lætare. Alléluia ! », « Reine des cieux, réjouis-toi. Alléluia ! ». Elle rappelle ainsi la joie de Marie pour la Résurrection de Jésus, en prolongeant dans le temps le « réjouis-toi » que lui avait adressé l’ange lors de l’Annonciation, afin qu’elle devienne « une cause de joie» pour toute l’humanité.


V. Gaude et laetare, Virgo Maria, alleluia.
R. Quia surrexit Dominus vere,

Alleluia !

V. Soyez dans la joie et l’allégresse, Vierge Marie,
R. Parce que le Seigneur est vraiment ressuscité,

4. Intentions de prière

Vous avez été quelques-uns à nous confier vos intentions de prière. Nous vous en remercions et continuerons à les recueillir pour qu’elles soient portées sur ce site.


Madame,
Vous qui faites de votre mieux,
Fille de Paix, mère de Dieu,
Vous qui donnez aux dépourvus,
Je vous bénis, je vous salue.




Madame,
Dont le cœur brûle comme une flamme,
Avec l’amour pour oriflamme,
Sauvez leurs corps, sauvez leurs âmes !




Madame
Vous qui entendez les prières
De tous les pêcheurs sur la terre,
Vous notre sœur, vous notre mère,
Emplissez-nous de la lumière !

Je confie à vos prières une très jeune dame chez qui on a découvert une tumeur au cerveau non opérable et qui s’éteint tout doucement.

Je vous confie la santé de mon fils ainsi que le traitement de radiothérapie de mon époux, qui débute la semaine prochaine.

Priez pour moi. Pour mon rétablissement après une quatrième opération lourde à l’épaule, endommagée cette fois lors d’une chute. Que je puisse encore venir porter la Vierge à Avioth.

Je vous confie une intention de prière, nous avons vécu le décès d’une de nos sœurs en maison de retraite cette semaine. Le virus l’a emportée. La communauté est infectée aussi.

Merci de porter dans vos prières ma mère décédée en février.

Je prie pour la conversion de mon père. Que le Seigneur vienne le toucher au plus profond de son cœur. Vierge Marie, intercède pour lui et pour la conversion de tous les pauvres pécheurs.

Je viens vous confier mon fils qui vit  une séparation difficile. Que le seigneur l’éclaire et l’aide à apporter tout l’amour nécessaire à son petit garçon.

5. Notre Père

Notre Père, qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses,
comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation
mais délivre-nous du Mal.

Amen.

6. Oraison

Prions : Dieu, qui, par la Résurrection de Votre Fils, notre Seigneur Jésus-Christ, avez bien voulu réjouir le monde, faites-nous parvenir, par la prière de la Vierge Marie, sa Mère, aux joies de la Vie éternelle. Par le Christ notre Seigneur. Amen.


La Vierge, sortie en procession de la Basilique d’Avioth, lors du Pèlerinage du 16 juillet.

À demain !

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