Jour 66 – 16° jour d’un chemin avec Marie
Entre l’Ascension et la Pentecôte, l’Église a toujours prié l’Esprit Saint en lui demandant d’envoyer ses dons, parmi lesquels celui de Sagesse.
À l’heure du coronavirus, l’Équipe de la Basilique vous rejoint dans la prière. Un confinement ne doit pas nous empêcher de nous recueillir auprès de Notre Dame d’Avioth. Au contraire : il doit être l’occasion de nous transporter autrement. Voici donc une prière quotidienne, préparée par l’Abbé Daniel Vannesson, curé de la basilique.
Entre l’Ascension et la Pentecôte, l’Église a toujours prié l’Esprit Saint en lui demandant d’envoyer ses dons, parmi lesquels celui de Sagesse.
Nous le savons bien, là où la liturgie met des 40 jours, des 50 jours, c’est le mystère pascal unique qui se déploie. Il se déploie du côté du Christ dans l’ascension et la Pentecôte. Il se déploie dans l’histoire, depuis la Pentecôte, à travers son sacrement qu’est l’Église. Je vous propose donc de vivre le temps de prière de ce matin sous la lumière de la résurrection dont nous sommes les bénéficiaires en même temps que les témoins.
Du cœur de la méditation des Mystères joyeux (hier : la Nativité), laissons-nous atteindre par ce Mystère de l’Ascension, glorieux entre tous, et accueillons-le dans ce qu’il nous dit : l’Espérance du Ciel.
Méditer sur Noël en mai ne va pas de soi, même si l’on comprend que faire advenir le Christ dans nos vies est l’affaire de tous le jours. L’esprit de pauvreté nous parle sans doute davantage en cette période de récession, quand est dans l’air l’idée de décroissance, chère aux milieux écologistes ou simplement à certains sages. Est-ce ça, l’esprit de pauvreté, vouloir se contenter de peu, choisir de vivre sobrement, dans une pauvreté volontaire ?
« La charité » serait un vieux mot, d’un autre âge. Il a même une connotation péjorative : « faire la charité ». On a entendu, même dans l’Église, des formules du genre : « Faut arrêter de faire la charité ». Cette expression résonne des « dames patronnesses » qui s’occupaient de « leurs » pauvres. On perçoit ce que cela avait de condescendant. Faut-il rejeter la charité en même temps que la condescendance ? Faut-il jeter le bébé avec l’eau du bain ? Que l’Esprit nous éclaire.
Beaucoup de celles et ceux qui ont des décisions à prendre, beaucoup de « spécialistes » dont les médias sollicitent un avis, beaucoup disent : « Aujourd’hui, il faut beaucoup d’humilité ! » Cela peut signifier plusieurs choses : on a peu de certitudes, les choses changent tellement vite; même la science doit reconnaître sa limite; on doit reconnaître qu’on ne maîtrise pas tout; on se rend compte que beaucoup de choses nous échappent; on croyait cela au début de la pandémie, aujourd’hui on est moins sûr. Voilà que l’Homme descend du piédestal sur lequel il se croyait installé. Cela peut être angoissant. Allons voir du côté de l’humilité.
Dans une période pleine d’incertitudes, comme celle que nous vivons, l’impression d’être orphelin peut nous saisir : orphelin de points d’appui pour nos projets et nos décisions; orphelin par la difficulté de faire confiance; orphelin, parce que perdu au milieu de pleins de contradictions. Jésus, aujourd’hui, annonce la venue de l’Esprit de Vérité.
Nous avons pris l’habitude, le samedi, de nous tourner plus spécialement vers Marie, ainsi que le suggère l’Église depuis le VIIIè siècle, déjà. En ce mois de mai, nous lui tenons la main chaque jour, sur un chemin pas toujours droit, mais que nous espérons porteur. Aujourd’hui, demandons-lui de nous souffler les mots de notre prière.
5° Mystère lumineux : l’institution de l’Eucharistie. L’Eucharistie ? Il en est question tous les dimanches à la messe. L’Eucharistie est même « source et sommet de toute la vie chrétienne » (Lumen Gentium, 11).
La Transfiguration est le Mystère lumineux par excellence. La gloire de la divinité envahit Jésus tout entier, tandis que le Père le donne à reconnaître aux apôtres pour qu’ils l’écoutent et se préparent à vivre avec Lui le moment douloureux de la Passion, afin de parvenir avec Lui à la joie de la Résurrection et à une vie transfigurée par l’Esprit Saint.